La longue traversée





08.16;-79.09;26/02/2017,départ des Perlas; J0 pour notre plus longue traversée. Eole n'est pas au rendez-vous encore, mais le ciel est bien bleu, il fait un peu chaud et la mer est belle, tout va bien.

6.30;-80.51;27/02/2017,en route pour Les Gambiers; J1 Très bon vent durant la nuit, ce matin il s'épuise ... mais devrait reprendre la nuit prochaine. Poisson (wahoo/tazar) pêché hier pour le déjeuner de ce midi, pas mal du tout. On s'habitue doucement au rythme des quarts et des changements de voilure, et on papote avec les voiliers voisins (deux !!).

4.31;-81.95;28/02/2017,en route pour Les Gambiers; J2 La chance est avec nous avec un bon vent depuis hier soir qui nous fait aller vite encore pour ce deuxième jour. On découvre petit à petit le Pacifique: les vagues ne sont pas grosses malgré 20 noeuds de vent, la mer est très très phosphorescente la nuit ce qui nous donne un peu de clarté nocturne en l'absence de lune, et nous n'avons pas encore vu de poissons volants. On pense bien à vous tous.

2.65;-84.24;01/03/2017,en route pour Les Gambiers; J3 Très bon vent depuis hier midi qui nous a fait faire xxx milles en 24 heures, super ! Les vagues sont toujours petites, Yves  a vu un poisson volant, moi toujours pas malgré mon scrutage intensif de la mer. Pas vu de sargasses non plus, ni la couleur des dauphins du Pacifique. Avons croisé deux gros bateaux de pêche à plus de 200 milles de la côte.

0.73;-85.69;02/03/2017,en route pour Les Gambiers; J4, le vent de NE baisse inexorablement, dommage .... Du coup ce matin c'était confiture (mangue et maracuja) et tricot. Des petits encornés ce matin sur le pont, il va falloir qu'on s'organise pour les récupérer avant qu'ils soient tout secs !

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui le seau ou plutôt les seaux : il en faut un gros de 10 litres mais aussi et surtout un petit de 5 litres, bien pratique pour ne pas se laisser emporter à l'eau quand il se remplit d'un coup et pour ne pas se casser le dos en le remontant. Il faut que la ficelle soit amovible (manille) pour qu'à la marina on puisse l'enlever et utiliser le seau sans s'emm... avec la dite ficelle. Il faut que la ficelle soit bien maintenue au centre de l'anse, c'est ok sur les seaux de shipchandler, il faut improviser sur les seaux de droguerie, merci Philippe.

-0.39;-87.41;03/03/2017,en route pour Les Gambiers; J5,on a passé l'équateur, sans tambours ni trompette ni bizuthage ni libations, c'était la nuit. La vraie question, merci de l'avoir posée, c'est de savoir quand et où on le repassera. On voit à l'AIS les bateaux des Galapagos, on y serait demain, mais on continue, restent trois milles cent vingt milles, une paille. 

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui le spinnnaker... qu'on a hissé, empanné, affalé une bonne vingtaine de fois depuis le départ. La manoeuvre ne prend pas plus de 5 minutes et elle est parfaitement rodée : un a l'avant à la drisse et à la chaussette, l'autre dans le cockpit à la barre et à l'écoute. Les rôles sont interchangeables mais Christine barre un peu mieux et Yves tire un peu mieux. Oui, mais ça c'est la théorie... en pratique il y a toujours un accroc (écoute mal placée, tortillon dans la voile, point d'amure qui se débine, ...) et on y passe un bon quart d'heure.

-2.01;-88.85;04/03/2017,en route pour Les Gambiers; J6,Ca y est on est rentré dans les calmes du Pacifique, panne de vent quasi totale, heureusement le Volvo 55 assure. Depuis hier midi nous avons un passager clandestin à bord, un très beau "fou aux pieds rouges" avec des yeux surlignés d'un joli bleu pastel en harmonie avec le bleu de son long bec. Il est confortablement installé sur le bout dehors, c'est pratique pour ses fientes qui vont directement à la mer, il n'est pas si sauvage que ça mais n'a rien voulu goûter aux friandises qu'on lui proposait.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui la BLU. C'est la radio des radio amateurs qui nous permet d'échanger des mails. C'est un instrument génial... quand il marche. Le nôtre a marchoté jusqu'au Brésil, a rechigné jusqu'à Cuba et maintenant (antenne réparée) échange les octets à toute berzingue (3000 octets par minute, 10000 fois moins qu'à la maison quand même). On se connecte 10 fois par jour. Bon on ne peut pas lire Médiapart ou regarder Pujadas mais on n'est pas coupé du monde. Bonne chance pour voter dans quelques semaines.

-3.71;-89.60;05/03/2017,en route pour Les Gambiers; J7, Mer d'huile avec la nuit les étoiles se reflétant comme dans un lac, ambiance très "pacifique". Notre passager clandestin s'est échappé, et nous nous prenons notre mal en patience, il va nous falloir encore quelques jours avant d'atteindre les alizés.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui le gasoil, the key point pour traverser les calmes, on n'a pas tous des bateaux de courses et/ou des patiences d'ange. On a de la chance, sur Orionde, d'avoir un très grand réservoir et on peut emmener 500 litres sans avoir une ribambelle de jerrycans sur le pont comme les copains. Mais attention, le gasoil, ça se bichonne. Faut pas l'acheter n'importe où (à la pompe des voitures, c'est le plus sûr), faut mettre du produit anti bactéries, faut le filtrer, faut conserver le réservoir archiplein aux escales, faut changer le préfiltre à chaque vidange.


-5.12;-90.22;06/03/2017,en route pour Les Gambiers; J8,Toujours dans les calmes du Pacifique, mais on devrait en sortir dans pas trop longtemps. Ce matin on a vu nos premiers dauphins du Pacifique, ils étaient tellement gros qu'au début on les a pris pour des globicéphales, mais ils n'ont pas été très joueurs avec Orionde, on les sentait méfiants.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui, la manœuvre de l'homme à la mer quand on est deux, donc tout seul. Cela n'arrive jamais donc on ne fait pas de répétition, mais c'est bien de se remémorer l'ordre exact des opérations : Jeter la bouée et la perche gonflable (10s). Descendre cliquer sur MOB sur l'ordi (10s). Lofer à fond en démarrant et embrayant le moteur à donf (10s). Mettre le pilote. Lâcher complètement l'écoute de génois/spi (10s). Rouler/Chaussetter la voile d'avant (60s). Se mettre bien face au vent (10s). Affaler la GV (20s, 10 si on fait attention à ce que la drisse ne s'emmêle pas). Descendre voir le cap de retour (10s). A 6 noeuds, on a parcouru 300 mètres. Si on merde ce sera 500. Repérer la bouée. Arriver 50m sous le vent et se mettre face au vent. Laisser partir dans l'eau le boute flottant enroulé à l'arrière en faisant une grosse boucle au bout. Avancer doucement. Tourner autour de la bouée puis, une fois le boute attrapé, remettre face au vent. Préparer le café.

-6.39;-91.03;07/03/2017,en route pour Les Gambiers; J9, Toujours dans les calmes du Pacifique, on n'en est pas encore sortis ! Hier c'était journée pot au noir, avec des vrais grains précipitants dont on a pu bien apprécié le vent. Et ça n'a pas empêché Yves de réussir ses cookies recette Marika de Panama.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui, quelques constellations, à retrouver depuis la Grande Ourse. Bien sûr si on prolonge le bord extérieur de la casserole, on tombe sur la Polaire puis le W de Cassiopée puis le Grand Carré de Pégase, mais nous, on ne la voit plus depuis belle lurette, la Polaire. Donc, si on part le long du même bord de la casserole mais de l'autre côté, vers le fond de la casserole, on tombe sur le Lion, avec, au bas des pattes, Regulus à l'avant et Denebola à l'arrière. Si on prolonge maintenant le manche en gardant, voire accentuant un poil sa courbure, on tombe d'abord, à 3 manches, sur la très brillante Arcturus dans le Bouvier et à 6 manches c'est Spica dans la Vierge (t'as vu la vierge ??). Juste à côté il y a le Corbeau qu'on peut prendre pour la Croix du Sud mais c'est pas elle. Un autre jour, quelques alignements à partir d'Orion.

-7.95;-92.92;08/03/2017,en route pour Les Gambiers; J10, Ca y est on les a trouves les alizés du Sud-Est, YOUPI ! Pour l'instant ils sont plus SSE, on est au pres serre, ca change la vie a bord qui devient plus acrobatique, mais on avance bien et on est drolement contents. Je m'etais trompee, maintenant il y a plein de poissons volants, eux aussi ils attendaient le vent pour nous montrer leurs prouesses ?

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui, l'ange-gardien. Pour nous c'est Fabien depuis la Martinique. Il nous route, c.a.d. nous envoie tous les jours un bulletin, une strategie et des encouragements. Didier nous pardonnera d'avoir leve les yeux au ciel quand il avait emis cette hypothese lors du tour de l'Atlantique d'Optimist. On a grandi depuis. Voici le dernier mail de Fabien : "La bonne nouvelle de la journee c'est que la 1012 hpa a tendance a remonter vers le nord vers vous. Vous etes en train de traverser une large veine de courant entre 08 et 1.2 knts portant à l'WNW au N et prenant une composante W plus au sud. Un temps nuageux avec encore quelques risques de dvt orageux. Pour moi, vous touchez deja du SE 15 knts il faut faire une route rapide 95 ° du vent pour beneficier du vent adonnant plus dans votre SW". La vie est belle.

-9.94;-95.09;09/03/2017,en route pour Les Gambiers, J11;Toujours dans les alizés du Sud-Est du Pacifique, ce n'est plus et ca n'etait pas un reve ! On s'eloigne doucement mais surement de l'Equateur, mais il fait encore bien chaud, suffisamment pour que la douche à l'eau de mer en plein air soit un vrai plaisir, même à 9 heures du matin. Des oiseaux blancs, bout des ailes noir et longue queue type paille en queue, nous survolent en couple ou a plusieurs.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui, les raccourcis clavier. Pas ceux de l'ordi dont on peut toujours se passer, mais ceux des instruments. Par exemple le pilote automatique, il y a 2 boutons Auto et Standby et 4 boutons -10, -1, +1, +10. Facile, certes, mais il faut aussi regler, selon la mer et le vent et les batteries, la puissance du verin, l'angle max du gouvernail, la luminosite de l'ecran, il faut basculer entre le mode vent et le mode compas, il faut revenir à la valeur precedente après un decrochage... et tout cela se fait avec les memes 6 touches mais avec des appuis longs, des appuis simultanes courts ou longs sur deux touches, des appuis successifs dans un certain ordre. Difficile de tout memoriser et puis il y a aussi le sondeur, la girouette, le speedo, le repetiteur à la table à cartes qui ont chacun leur comptant de combinaisons de touches indispensables. C'est bien plus difficile que de regler les dix pendules de ta maison au changement d'heure.

-11.23;-97.95;10/03/2017,en route pour Les Gambiers, J12; Quel bonheur ces alizés, qui nous emmènent rapidement vers l'Ouest. On en profite pour écouter de la musique, du Brel c'est de circonstance ... Et on fait des essais de home/boat cinéma, pas très concluants, ça bouge trop pour nos estomacs.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui,l'énergie. Pas la nôtre, on n'en manque pas, merci. On parle de celle que l'on met dans les batteries pour alimenter en mer le pilote automatique, l'ordinateur, le frigidaire, les instruments et les feux de navigation, les ventilateurs, les éclairages, le batteur à oeufs, les chargeurs divers et variés, l'aspirateur, le winch électrique, la pompe à eau douce, j'en oublie certainement. Maintenant que les connectiques sont bonnes (après deux ans de tâtonnement quand même !) et que l'on fonce à 7 noeuds, l'hydrogénérateur Watt&Sea (pour les néophytes, admirez le jeu de mots) lâche la bride de son hélice qui tourne a donf dans l'eau et, miracle des bobines, les batteries se chargent et sont constamment a 100% et l'amirale est ravie. Quand on est au mouillage, pas d'hydro, mais on consomme moins et on se débrouille avec les panneaux solaires vieillissants (à changer à Tahiti) et avec l'éolienne TOUTE NEUVE, car la précédente, hyperbruyante et hypoproductive a enfin trouvé le chemin de la casse a Panama.

-12.72;-100.75;11/03/2017,en route pour Les Gambiers, J13; La belle vie continue. Pas toujours un ciel d'alizé, donc couchers de soleil parfois bien ratés, mais il commence à faire un peu moins chaud. De très belles envolées de poissons volants qui brillent au soleil, un vrai régal pour les yeux. S'il y a des poissons volants, il doit bien y avoir des gros aussi. Aujourd'hui Yves a mis deux ligens pour augmenter les chances d'en attraper un.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui la dictature des nombres. On est là, peinards, au portant, sous un ciel d'azur et de nuages pommelés, sur une mer changeante et magnifique, dans un bateau qui chante le plaisir de foncer à 8 noeuds, et nous, au lieu de rêvasser sur leurs charmes, on compte. On compte qu'on a fait 188 milles dans les dernières 24 heures (un record), on compte qu'on a fait 545 milles en 3 jours (un record), on compte qu'on a fait 1823 milles en ligne droite depuis Panama (mais 2000 tout rond au totalisateur), qu'il en reste, pour finir cette traversée record, 2060 jusqu'au Gambier, on calcule qu'à ce train-là on traverserait en 25 jours mais que on va bien se taper 5 jours de temps de merde et on arrivera autour des 30 jours planifiés mais que ouf on ne battra pas le record de durée. mais au bout du compte, cela ne rime à rien !

-14.14;-103.66;12/03/2017,en route pour Les Gambiers, J14; Nous voila a la moitie du chemin. La terre la plus proche est l'ile de Paques devant un peu à gauche, mais on ira pas car le mouillage est très aleatoire, certains ont pu rester quelques jours, d'autres quelques minutes. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Donc on continue notre bonhomme de chemin cap au 250, toujours a des vitesses supersoniques.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui la cambuse apres deux semaines de mer. Partis avec quatre, il nous reste encore un pain de mie tranche entier et non moisi, les conservateurs ça marche bien, si on avait su on aurait pu en prendre plus. Les ananas de Panama, bien gros et verts, la aussi partis avec quatre, il nous en reste encore deux. Après un sejour dans les fonds ils sont maintenant entiers au frigidaire. Après on les coupe en petits dés, ça nous fait bien trois jours par ananas à le deguster à n'importe quelle heure, même durant les quarts. Les bananes, on a bien aime celles achetees au marche de Balboa, et on a eu en plus un bon demi régime offert par les gardiens de Viveros (Las Perlas). Après un sejour à l'abri de la lumiere dans le cagibi ou dans le filet dehors, ces bananes de Viveros ne sont pas vraiment jaunes mais elles ont mûri, du coup on les a passees au frigidaire, et on espere en profiter pendant encore une bonne semaine. L'astuce c'est de re-remplir le frigidaire au fur et à mesure où il se vide des légumes (tomates, concombre, .),yaourts, .fromage... Et les patates, oignons et potirons ? cantonnés au cagibi, ils vont tous très bien merci ! bisdorionde

-15.32;-106.27;13/03/2017,en route pour Les Gambiers, J15; La vie à bord redevient moins acrobatique, c'est agréable. L'alize est plus faible donc mais toujours avec nous. Et quatre poissons volants s'etant perdus sur Orionde cette nuit finiront dans notre poele ce midi. Differents oiseaux de mer viennent lorgner de temps en temps sur la ligne de traine/peche de Yves, est-ce bon signe ?

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui la fenetre météo. Pour bien reussir sa traversee du pacifique, il faut une bonne fenetre, c'est à dire une conjonction/succession de plusieurs phenomenes meteo. D'abord, en partant, un fort alize dans les Caraibes qui propulse un vent du Nord-Est loin au-dessus de l'isthme de Panama (la, on l'a eu sur 600 milles, nickel). Ensuite il faut que la ZITC ne soit pas trop etendue. La Zone Intertropicale de Convergence, c'est l'autre nom du pot au noir, zone de non-vent autour de l'equateur, peuplee de gros orages plein d'eclairs (la, seulement trois jours de calmasse et pas vu la queue d'un orage). Troisieme cle, un alize du Sud-Est en pleine forme et tres au nord (la on est gate, chopes à 6 degres sud, on vient de faire avec 1100 milles en six jours). Derniere cle, il ne faut pas qu'un front froid se mette en travers du chemin et nous assene un vent de Sud-Ouest dans le nez pendant quelques jours. La, l'avenir nous le dira bientot. Croisons les doigts, même si c'est plus difficile pour taper sur le clavier.bisdorionde

-16.23;-108.67;14/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J16; Poissons volants suite: a la poele ils sont excellents, presque aussi bons que les sardines du temps de Salazar, comme disait Beatriz du Mozambique. On a passé Saint Michemin (merci Yovo pour la boutade) et du coup on commence à potasser les blogs, les guides, les bouquins sur la polynésie. Première découverte, pas de s à Iles Gambier (qui etait un singulier amiral britannique), dont acte.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui la vie à deux. Depuis St Raphael-Les Acores il y a un siecle, c'est notre premiere traversee à 2. Quatre (voire cinq) semaines en tete à tete, il faut gerer la relation, pas question d'aller prendre l'air au cafe ou sur son velo... Ma foi, ca se passe super bien. Faut dire qu'on est chacun tres respectueux et partageur, une fois n'est pas coutume. Faut dire qu'on a la chance de partager completement la marche du bateau et la navigation, on est selon l'heure et l'humeur capitain(e) ou amiral(e). Faut dire que les conditions sont tres favorables pour l'instant. Faut dire qu'on en reve depuis longtemps de cette traversee. Faut dire qu'on commence le dix-septieme jour et que meme pas marre...;7

-17.24;-111.28;15/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J17; Ca fait un moment maintenant qu'on n'a pas vu ame humaine qui vive sur cet ocean Pacifique. On continue cependant a faire nos quarts bien gentiment a tour de rôle, trois heures chacun, quarts tranquilles, a heure fixe (y a que les imbeciles qui changent pas d'avis ....), et avec une belle lune descendante qui va continuer a nous accompagner encore quelques nuits, chouette !

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui les manoeuvres la nuit. Eh bien, on n'en a pas fait beaucoup jusqu'a present sur cette traversee. Une seule fois on a reveille l'autre pour empanner le tangon, pas comme d'autres fois ou tu dois detangonner et mettre la trinquette en pleine nuit. Allez on a bien du aussi prendre un ris ou larguer le genois de temps en temps, mais ca se fait tout seul sans sortir du cockpit, quasi sans bruit, a peine le ronron du winch, a condition de ne pas laisser tomber la manivelle au fond du cockpit, bien sûr. Le seul probleme des manoeuvres de nuit, c'est l'eclairage. Tu mets le projecteur de pont, impossible de lever les yeux et comprendre pourquoi le hale-haut de tangon ne veut pas descendre. Tu mets ta frontale, nickel. L'autre t'appelle, machinalement tu diriges ton regard vers lui et zam, tu l'aveugles pour vingt secondes. Alors tu mets ta frontale en lumière rouge et alors la, bonjour pour differencier les boutes par leur couleur, tu as vite fait de larguer la drisse au lieu du ris. Donc on disait, peu de manoeuvres la nuit et no soucy, dans ces circonstances, on s'attache.

-17.52;-114.13;16/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J18; Si on s'arrete a Pitcairn, ce qui n'est pas impossible mais pas sur du tout, on entame les derniers mille milles avant un repos nocturne bien mérité. Cela dépendra de la météo, de la houle et de notre humeur, on vous tiendra au courant bien sûr. De Pitcairn aux Gambier cela prend environ deux jours de navigation.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui les grains. On vient de lire le chapitre sur les grains dans le bouquin "Météo et stratégie" de Bernot (merci Lunazul), alors étalons notre savoir. Il y a les gros orages qui font peur, ceux-là on n'en parle pas ici, on parle des grains d'alizés qui arrivent de l'arrière. Il y a des grains précipitants (il y pleut, patate) et des grains non précipitants. Dans les premiers le flux est ascendant et en surface le vent t'aspire vers le centre du grain. Dans les seconds, le flux est descendant et le vent en surface t'expulse vers l'extérieur du grain. Plus le nuage est bas, plus le vent sera fort. Ces vents de grain se combinent au vent synoptique (c'est le vent général que t'avais avant le grain, patate). En pratique, dans un gros grain bien pluvieux, le vent est très fort en avant du grain et il y a une zone de calmes derrière. Donc il vaut mieux s'éloigner de la trajectoire avant que ce ne devienne scabreux et aussi pour éviter la calmasse. Dans un gros nuage sans pluie, le vent faiblit à l'arrivée du grain et les rafales viennent après son passage mais restent raisonnables. Donc on ne bouge pas trop et on ne s'inquiète pas. C'est compris ou je recommence.

-17.87;-116.74;17/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J19; Tiens, ce matin entre 5 et 10 heures, une ligne de grains est venu nous rappeler qu'il y a un net decalage entre la theorie (cf hier) et la pratique, que les bateaux, ca se barre a la main quand le vent change tout le temps, qu'on ne fait pas toujours 7 noeuds, que les voiles peuvent claquer quoique l'on fasse, que des fois il pleut ... Mais tout est rentre dans l'ordre pour l'apero de midi, ciel bleu et vent arriere, la vraie vie, quoi !

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui la non peche. Ce truc-la, on a attendu attendu pour le mettre vu qu'on se nourrissait d'esperance. Bon on n'a pas les pouces verts. On ne dit pas comme ca mais vous aurez compris. Presque trois semaines qu'on traine un ou deux leurres, a 20m ou à 50m derriere le bateau, a une vitesse de 3, 6 ou 8 noeuds, avec un poulpe ou un poisson, en surface ou en sous-marin, avec du rouge ou du bleu, avec une couleur fluo ou pastel, au moulinet ou a la ligne, le jour ou la nuit et que dalle de chez que dalle. Juste une fois une vraie touche, bzzzzzzzzz a fait le moulinet, mais le noeud de raboutage du fil sur le bas de ligne a glisse. Alors la bravo, vive la France ! (family joke). Le poisson est parti avec, sans doute surpris de s'en sortir si facilement. Victor, a l'aide !!!

-18.40;-119.14;18/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J20; Ce matin on a remis le spi car ce WE on va avoir droit à deux journees plus calmes. C'est le jour de la douche, l'eau n'est pas froide, il fait bon dehors. Il reste 950 milles jusqu'a Mangareva ou 750 milles jusqu'à Pitcairn. Trop tard pour l'Ile de Paques qui s'eloigne à 750 milles a gauche.

Petits trucs de vie à bord, aujourd'hui quelques etoiles. La lune nous laisse un peu de repit en debut de nuit, les nuages aussi. On cherche et on trouve (ici haut dans le ciel, en France plutôt a 45 degres au-dessus de l'horizon) les trois petites etoiles alignees du glaive d'Orion. Le grand parallelogramme un peu tordu qui l'entoure, c'est encore Orion, avec les brillantes Betelgeuse la Rouge et Rigel la Bleue (compris le mnemotechnique ?). Rigel est un des sommets d'un grand hexagone qui relie les six etoiles brillantes du coin : Rigel, Sirius, Aldebaran, Capella, Castor, Procyon. Quand on descend l'alignement du glaive, on tombe immanquablement sur Sirius, l'etoile la plus brillante du ciel. Aldebaran est l'une des extremités d'un V caracteristique dans le Taureau (ce sont les cornes) et pas loin on retrouve les pleiades. Castor se balade toujours avec Pollux, presque aussi brillante qu'elle. Capella, dans le cocher, avec juste à cote d'elle, les clochetons, trois petite etoiles isolees dans le noir, qui forment un V tres allonge. Et Procyon, elle, ne ressemble à rien, mais on la retrouvera facilement pour finir l'hexagone. Une prochaine fois, les etoiles autour de la Croix du Sud.

-19.29;-121.05;19/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J21; Nous voici dans une molle, terme technique facile a comprendre... un peu de voiles qui battent, un peu de moteur. Le vent revient ce soir... normalement

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui les emmerdements. Sur les voiliers c'est bien connu, on a un p'tit emmerd tous les jours, un moyen emmerd chaque semaine et un gros emmerd par mois.... Chez les terriens aussi, mais ici on n'a ni Casto ni Renault minute, ni les pompiers. Comme on va mettre moins d'un mois pour ce Panama-Gambier, on n'aura donc pas de gros emmerd, du style "Le pilote est en panne", "le moteur chauffe", "Il y a plein d'eau dans les fonds", "Le genois est dechire", ... Les moyens et les petits emmerd, on donne. Le dernier en date, c'est les protections aux bouts des barres de fleche, la ou la grand-voile frotte au portant. On avait voulu trop bien faire en ajoutant une surprotection avec du tissu en fourrure polaire. Resultat, ce machin est tellement abrasif qu'il nous a use et presque troue les renforts de la voile. Ce matin, on a profite de la molle pour affaler la grand-voile, coller des patchs, ca tiendra bien.

-19.65;-123.05;20/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J22; suite a la nuit precedente sous genaker, cette fois on a passe la nuit sous spi, en serrant les fesses bien sur, si jamais il eut fallu qu'on affale en catastrophe, en plus sans lune....Mais on a ose, c'est bien. On va feter ca a la caipirinha pour la peine.

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui Pitcairn. On l'a deja evoque, mais peut-etre cela ne t'evoque rien. C'est une minuscule ile de 3km sur 2 à 500 milles devant nous, a 300 milles au SE de Gambier. Seule possession british dans le Pacifique, 5 ou 6 douzaines d'habitants metis anglo-polynesiens, des descendants des "Revoltes du Bounty" avec Marlon Brando dans le role principal. Ca, c'est le film qu'on a tous vu et revu. Dans la vraie vie, en 1790, apres avoir debarque dans une chaloupe leur capitaine tyrannique (qui s'en sortira et les pourchassera en vain), les vrais mutins se sont refugies avec quelques tahitien(ne)s dans cette ile alors quasi inconnue. Ils se sont presque tous entretues et, la paix et la democratie revenues, se sont reproduits et ont ete "redecouverts" 30 ans plus tard. L'ile n'est accessible que par bateau, une fois tous les trois mois jusqu'a ces dernieres annees, plus souvent maintenant qu'un vieux voilier y emmene quelques happy few depuis les Gambier. Pas de port, pas de baie abritee. On y va et on y restera quelques heures ou quelques jours selon la houle et le vent.
bisdorionde

-21.11;-124.94;21/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J23; Belle nuit, moitié avec lune moitié sans lune. C'est le printemps ou plutôt l'automne qui commence par ici. On sentirait presque l'odeur de la terre mouillée, mais c'est qu'on approche sérieusement !

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui la chronique  d'une journee ordinaire. Elle commence un peu avant 7 heures avec  le lever du soleil suivi rapidement par celui de Christine. On echange sur les faits marquants de la nuit, vu qu'on s'est juste croise 3 fois quelques minutes et un peu zombie. On remet le spi enleve pour la nuit caus' des grains. Petit dejeuner en terrasse, comme ca bouge, on ne peut pas poser sa tasse, les tartines sont pre beurrees. Ensuite menages et bricolages, inspection du materiel (tiens avant-hier matin on avait trouve une vis sur le pont, ce matin on a trouve d'où elle venait, ce n'est pas grave). On prend les gribs, on decide de la strategie, on suppute. Et c'est bientot l'heure de l'apero (panache pour tout le monde) suivi de l'heure de la meridienne (on a fait 139 milles aujourd'hui),  suivi de la redaction du mail quotidien. Dejeuner avec vue sur mer (on a mange moins d'une demi-douzaine de fois à l'interieur du carre depuis St Raphael), salade avec la derniere tomate. Sieste, lecture, glandouille, mails, le tout entrecoupe de fins reglages de cap et de voilures et nous voici au debut de la soiree. Avant la soupe / yaourt, on decide pour la nuit (spi ou pas spi, vent arriere ou grand largue). Et voila que le soleil se couche suivi rapidement par Yves pour trois heures et on recommence ainsi depuis 23 jours.

-22.80;-127.06;22/03/2017,en route pour Les Iles Gambier ou Pitcairn, J24; Beaucoup de grains cette nuit, grains qui semblent moins violents (en pluie et en vent) que ceux de l'atlantique, mais (du coup peut-être ?) on les subit pendant plus longtemps. Aujourd'hui c'est mercredi, tout n'est pas permis, et chez nous c'est paella, et chez vous ?

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui les drapeaux du bateau. Il y a le drapeau qui dit d'où on vient, le pavillon national donc, qu'on accroche à l'arrière du navire sur le mat (de pavillon bien sûr). On l'achète chez le shipchandler très cher et au bout de quelques semaines il part en lambeaux. Donc on ne le laisse pas en place pendant les traversées. Il y a le drapeau qui nous dit d'où vient le vent. Eh oui, les penons sur les haubans sont trop petits, la girouette sur le mat est trop haute, il nous faut ... un drapeau. On met le drapeau espagnol sur le mat de pavillon, il se voit bien, il a la bonne taille pour ne pas se prendre dans les pales de l'éolienne et il vole bien au premier petit zéphyr. Il y a le drapeau qui dit le pays où l'on est, c'est le pavillon de courtoisie qu'on hisse dans les haubans sur tribord. On en a une petite collection à bord mais justement on n'a pas celui de Pitcairn. Alors on l'imprime en deux exemplaires (attention, faut faire un flip horizontal pour le second). On enfile dans une pochette plastique, on serre entre deux baguettes et hop en haut. Il y a enfin les nombreux petits drapeaux qui servaient à Magellan et autres Cook à s'envoyer des textos, c'était juste avant le temps des iPhones. On les a mais c'est pour les mettre bout à bout les jours de fête le long de l'étai et du pataras, c'est le grand pavois. La dernière fois, c'était pour l'anniv de Christine mais Yves n'était pas à la fête, il était en haut du mat à essayer de tout démêler.

-24.55;-128.62;23/03/2017,en route pour Les Iles Gambier ou Pitcairn, J25; Ce matin petit-dejeuner en terrasse avec vue imprenable sur la cote Ouest de l'ile Henderson, une ile plate et basse, perdue en mer à 200 km de Pitcairn, inhabitee depuis 600 ans , battue par la houle du sud et juste sur notre route. Beaucoup d'oiseaux jolis et curieux, fregates, fous, sternes, ..., viennent virevolter au dessus d'Orionde, sans qu'aucun ne s'y pose ni ne daigne gouter au pain de Yves.

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui la trouille. C'est le probleme de voyager loin en voilier, on a toujours un peu la trouille. Il faut vivre avec. D'accord pour prendre du stugeron contre le mal de mer mais on ne va quand même pas naviguer au tranxene. Donc il faut gerer (= anticiper, preparer, securiser, relativiser) sa trouille de tomber à l'eau ou que l'autre tombe à l'eau, sa trouille du container perdu ou de la baleine agressive, sa trouille de l'infarctus ou de la fracture, sa trouille de deraper ou que l'autre voilier devant derape, sa trouille de perdre le mat ou d'etre gagné par l'incendie, sa trouille de la tempete ou des vagues scelerates, sa trouille du recif isolé ou de l'erreur sur la carte, sa trouille des pirates modernes ou des policiers corrompus, sa trouille du mouillage intenable ou du debarquement dans les rouleaux, ... Mais qu'est-ce qu'on fout la, nom de Neptune !! Heureusement, ce n'est pas tout le temps, ni tous en meme temps, donc on continue.

-25.06;-130.12;24/03/2017, mouillés à Pitcairn !;

 On a ralenti toute la nuit pour une arrivée grandiose au lever de solail sur Pitcairn. Une jolie voix bien british, Charline, nous accueille sur la VHF. On va voir le mouillage de Bounty Bay mais c'est beaucoup trop remuant (un mot plus fort serait mieux adapté). Il y a un voilier d'une trentaine de mètres mouillé dans la baie du Nord Ouest, on se met dans le même coin par 20 mètres d'eau cristalline. On voit bien l'ancre posée loin en bas sur le sable (25 03,7S 130 07,3W) et les quelques patés de cailloux ne devraient pas empêcher de la remonter. Le mouillage est raisonnablement rouleur. Dans une demi-heure la baleinière vient nous chercher pour aller à terre. On est très content.

-24.84;-130.53;25/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J27; Stop de 24 heures donc à Pitcairn,

on a pu y debarquer (grace a leur baleiniere) et passer une journee très agreable sur l'ile, paysages magnifiques, habitants interessants et très chaleureux. Notre traversee a ete seulement interrompue pendant 24 heures, et elle continue son petit bonhomme de chemin.

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui le resume du blog sur Pitcairn : Le mouillage, en pleine mer, mal supportable, on est reparti (voir photos). La houle qui brise à 100 metres comme a Quiberon un jour de tempete. Le debarcadere et ses rouleaux bien negocies par Brenda. Les quads, au moins 3 par personne, on ne marche plus a Pitcairn. Les autorites, Brenda, Charlene, Melva, ouf visa accorde. The highest point, 200m, et sa pelouse anglaise. La petite communaute, fascinante, de 41 habitants (enfants compris), 20 descendants de mutin et 20 neozelandais (le flic et le toubib, assez peu occupes, entre autres). Le musee, l'eglise, la poste, le square et les rues de Adamstown, plus petite capitale au monde. Le coté british et pas tres polynesien des pitcairnais. La nature exuberante, avec en tete, banians et bananiers. La maison de Carol, the et petits gateaux. Le miel de Pitcairn, le plus pur du monde !! Les cartes postales envoyees aux petits enfants... qui ne partiront qu'avec le prochain bateau en juin. Le dernier chapitre sera tout ce qu'on a du rater en n'y restant pas plus longtemps.

-23.78;-132.76;26/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J28 (ou J-1); Toujours dans les alizes du Pacifique, cet océan aura vraiment été clément avec nous durant cette traversée. Et nous n'aurons jamais utilise autant le spi sur Orionde, et dire que quand on a acheté le bateau on était prêts à le revendre ce spi ...

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui, deux recettes force 7 qui ont rythme nos gouters. Pour deux personnes (dont une très gourmande). 1. Les sablés de Marguerite et Françoise : 100 g de sucre, 1 oeuf, 150 g de farine, 100 g de beurre. On mélange énergiquement, on aplatit cette pâte tant bien que mal sur un papier cuisson, on saupoudre abondamment de cannelle et légèrement de sucre et zou, au four pour 20 minutes (notez qu'on ne donne pas la température du four vue que sur les bateaux, elle ne se règle pas). Le secret, on coupe en losanges des la sortie du four mais on ne les sépare que lorsque c'est refroidi. 2. Le flan de Noëlle : 60 g de sucre, un demi-litre de lait, 3 oeufs, un peu de vanille, on mélange énergiquement. On fait un caramel généreux et bien roux dans une casserole sans manche (important le sans manche). On verse la preparation dans la casserole refroidie et on la met dans la cocotte-minute (essayez donc avec le manche) avec de l'eau jusqu'à mi-hauteur. On laisse roter 7 minutes. Le secret : mettre une assiette sur la casserole dans la cocotte pour que la vapeur d'eau ne liquefie pas le flan.

-23.21;-134.80;27/03/2017,en route pour Les Iles Gambier, J29; Depuis ce matin on admire les formes montagneuses (petites montagnes , mais bon quand même) de l'archipel des Gambier, et on est très contents à l'idée d'y poser notre ancre avant ce soir. Et le Pacifique nous aura gratifié d'une dernière nuit de navigation sans lune (dommage !) et plutôt calme (presque trop !).

Petits trucs de vie a bord, aujourd'hui la fin du feuilleton, "Adieu, cher camarade, adieu, faut nous quitter...lalalala" C'est la fin du feuilleton de la grande traversée, 4000 milles quand même (la prochaine grande ce sera Auckland-Ushuaia en 2019). On souhaite bonne continuation aux copains du Pacifique et à bientôt par Skype aux terriens. A nous la Polynésie !
Rappel des épisodes précédents :  le seau, le spinnaker, la BLU, le gasoil, la manoeuvre de l'homme à la mer, les constellations, l'ange-gardien, les raccourcis clavier, l'énergie, la dictature des nombres, la cambuse après deux semaines en mer, la fenêtre météo, la vie à deux, les manoeuvres la nuit, les grains, la non pêche, quelques étoiles autour d'Orion, les emmerdements, la variante Pitcairn, la chronique d'une journée ordinaire, les drapeaux du bateau, la trouille, le résumé du blog sur Pitcairn, deux recettes force 7. Et comme on est allé trop vite,  vous avez échappé à : la chance et le mérite, le programme jusqu'en novembre, la géographie de la Polynésie, la croix du Sud et autour,  un quiz sur l'équinoxe, la toilette dans les alizés, les rituels à bord... entre autres.;