Fin de partie

Christine rejoint Orionde le 24 juin à Tromso
 
 
 
Et nous faisons quelques jours à deux 
 
 
 
Avant d'accueillir Georges et Nathalie

 
Et de leur laisser définitivement Orionde le 6 Juillet.
 


Ce fut un long et beau voyage.
 


Et un superbe baroud d'honneur en Arctique.


La dernière méridienne

(...)

68.48;16.89;Liland;Terminus, tout le monde descend. Enfin, pas tout le monde, Georges et Nathalie continuent. Mais Christine et Yves descendent pour de bon après quelques jours bien agréables de passation de pouvoir et d'informations. La longue litanie des méridiennes d'Orionde s'arrête aujourd'hui avec un poil de nostalgie. Il y en aura eu un peu plus de 600 depuis Mai 2015. Merci d'avoir suivi jusqu'ici. Bisdorionde


A l'assaut du 80e avec Charlotte, Vic et Vico

 Charlotte nous a fait un film magnifique à voir et à revoir sur YouTube ou en meilleure définition


Trois semaines avec Vico (ou Vic), Vic (ou Victor) et Chachoux (ou Charlotte).
 
On aura eu la chance de monter jusqu'au pack, jusqu'aux limites d'Orionde, juste un peu en-dessous du 80e parallèle.
 
De l'eau, de la neige, de la glace, des ours, des rennes, des morses, des phoques, des baleines, des russes, des polonais, des icebergs petits et grands, des glaciers bleus, des glaciers blancs, des gin-tonic, des coups de vent, des coinches endiablées, et plein d'autres choses. 


 

L'album complet ici

 

Les méridiennes

78.75;11.30;le 3 juin, Forlandsundet; Il n'y aura pas de méridiennes enthousiastes à l'intention de tout le monde pendant que Raymond est en train de s'éteindre, j'espère tranquillement. Donc c'est juste pour le tout premier cercle et pour route.php. Nous sommes repartis hier après-midi et, sauf fortune de mer, Orionde ne remettra plus sa dérive à Longyearbyen. Un premier petit tour sur la glace de Borebukta, encore assez solide pour nous supporter. Un premier gin tonic ammarrés à la banquise avec le grappin. Une première nuit très tranquille à Trygghamna. Un premier petitdej plein d'oeufs au bacon avant de commencer la montée vers le nord. Un arrêt royal à la colonie des morses de Poolepynten, très très nombreux cette fois et avec le soleil et les montagnes en arrière plan. Que de photos ! Pas une once de vent, Volvo ronronne. Bisdorionde.

79.55;11.25;le 4 juin, Baie de la Madeleine; Whahoo les montagnes, Whahoo la banquise, Whahoo le soleil, Whahoo les glaciers. Même si on ne peut pas dire "quel beau dimanche", le plaisir des yeux est top. On a couru sur la banquise en sautant de plaques en plaques (merci Charlotte pourt l'exemple), on a fait des photos avec le drone (qu'on a failli perdre corps et bien emporté par le vent), on a changé trois fois de mouillage (houspillé qu'on était par les morceaux de banquise inconséquents dans leurs déplacements). Mais peu ou pas de vent, et donc peu ou pas de risques ni de problèmes. On a fini la nuit près de Annakena et Eric (voir méridiennes patagonniennes de mars 2020). Bisdorionde.


79.79;11.44;le 5 juin, On n'ira pas plus loin; On a tournicoté toute la matinée entre les glaces, pas les petits bouts de banquise fines comme hier mais les gros bouts qui viennent du nord et qui ressemblent à des growlers et qui font au moins un mètre d'épaisseur sous l'eau. On ne pousse pas ces engins. Il n'y a pas de passage pour nous ni d'ailleurs pour les deux autres bateaux qu'on voit à l'AIS. Seuls quelques cruisers montent au 80 ème parallèle. On a trouvé un très bon mouillage, protégé de la glace et du vent. Demain on essayera de nouveau mais il est très probable qu'Orionde ait atteint son max à 79°47,5'. Bisdorionde.

79.83;11.59;le 6 juin, Sallyhamna; Allez, business as usual. Il aurait été content de lire ces mails. Nous, on continue. Faut dire que l'anticyclone posé sur le nord du Spitzberg qui amène pétole et soleil nous incite. Seule la glace vagabonde peut nous jouer des tours. Ce matin au réveil dans notre trou de souris entre les ilots non cartographiés du Fuglefjorden, les deux passes de sortie semblaient bouchées mais après un petit tour en haut de la colline, on a vu que ça le ferait. On joue un peu dans le fjord mais on n'arrive pas à se rapprocher du glacier, on ressort et on voit qu'il y a une voie vers le Nord et Sallyhamna. Go go go. Mouillage, balade en raquettes, drone. Plein de traces d'ours qui doivent dater de quelques jours. Bisdorionde.

79.66;11.03;le 7 juin, Danskoya; Danskoya et Amsterdamoya, hauts lieux de la chasse à la baleine par les hollandais il y a 400 ans. Ca ne devait pas être simple tous les jours. Pas comme nous, tranquilles avec un bon moteur, un bon chauffage, plein de bières et de jeux de société. Ceci dit, ce fut un réveil express à Sallyhamna, la petite baie s'était remplie de grosses plaques pendant qu"on dormait. Pas de stress mais quand même on va pas rester ici jusqu'à l'été. Orionde joue un peu au brise-glace, on pousse sur les côtés, on recule et on recommence et on sort au bout d'une bonne heure. On pensait tester les 80èmes ce matin mais on est un peu refroidis, on redescend. Les zones d'eau bleue derrière les barrières blanches se voient bien depuis les barres de flèche. Et on embouque le fjord de Smeerenburg au fond du quel on a, sous le soleil exactement, le glacier du même nom, avec ses 50 nuances de bleu et ses 50 mètres de mur de glace. Pas un souffle, pas de banquise, juste quelques petits sarrasins et bourguignons, on peut s'approcher tout près, enfin pas trop près quand même. Après la sieste, on repart vers le mouillage de Danskoya exploré ce matin, sera-t-il tranquille ? Bisdorionde.

79.12;11.85;le 8 juin, Fjortendejulibukta; Fjortendejulibukta, Fjortendejulibreen, on comprendra aisément baie ou glacier du 14 juillet.Tout ça parce que le Prince Albert de Monaco est venu faire quelques expé par ici. Le Spitzberg a repris ses teintes grisonnantes. Mais on aura eu dans le nord trois journées grandioses et mémorables. Quelques toutes petites heures de voile ce matin en repassant devant la baie de la Madeleine mais c'est au moteur qu'on finit la nav du jour. Bisdorionde.

79.00;12.10;le 9 juin, Blomstrandhamna; Belle journée dans la baie du roi, le soleil est reviendu l'après-midi. Dand la baie du roi, les es glaciers tombent dans l'eau de tous les cotés. Un glacier blanc pour faire des photos sous voile, un glacier bleu à frôler en annexe, un glacier à admirer en face du mouillage. Il y a quinze jours on ne pouvait pas naviguer par ici, trop de banquise. Aujourd'hui il ne reste que quelques plaques aussi fines qu'une cracotte qui font un joli bruit (de cracotte) quand on passe à travers. Bisdorionde.

78.96;12.04;le 10 juin, London; ou plutôt Ny London, un anglais excentrique ayant essayé d'y exploiter une carrière de marbre, mais ça n'a pas marché. Il reste des cabanes et de la machinerie rouillée ressemblant à une locomotive, classée monument historique qu'on s'est empressé de chevaucher pour la photo de groupe du jour. Côté faune, quelques rennes peu farouches mais surtout un festival de bélugas en partant du mouillage ce matin. Le béluga n'est pas que du caviar, c'est aussi une baleine blanche arctique. Commune parait-il mais c'est la première fois du voyage qu'on en voit. Des dos blances de partout, au début on a dit une dizaine puis quatre douzaines pour finir à les estimer à une bonne centaine. Surprenants, on ne voit presque pas la tête, rarement la queue, juste le souffle et le dos. Voila, on finit la vaisselle et on part à Ny Alesund. Bisdorionde.

78.93;11.94;le 12 juin, Ny Alesund; Il neigeote, 4° dehors, le printemps est en retard cette année nous dit-on. On repart vers le sud et l'Isfjord. On est parti il y a deux heures et on quitte la zone de silence radio (ici on écoute des quasars et on ne veut pas que les signaux faibles soient perturbés par du wifi ou du bluetooth) et on peut envoyer ce mail. Deux nuits au ponton à Alesund, quelle tranquilité, surtout qu'on a eu la bonne place bien à l'abri. Très bon souvenir de cette troisième escale à Ny Alesund. Faut dire qu'on y était je jour d'ouverture du bar et l'ambiance était chaude et les gintonic rafraichissants. Et hier belle et longue balade en raquettes dans un mélange 70% eau 20% neige et 10% terre, quelques bottes mouillées bien sûr. Bisdorionde.

78.03;14.20;le 13 juin, Barentsburg; Redescente sur l'isfjord mitigée, le vent attendu a tardé à venir, alors, c'est moteur sous la neige. Mais il a fini par venir et dégager le ciel pour une arrivée royale avec le soleil de deux heures du mat dans le fjord de Trygghamna récemment reblanchi. La météo dit qu'on a une vingtaine d'heures d'accalmie avant un coup de vent du NordOuest, bien rouge sur les gribs. Quelques heures de sommeil et on profite de la fenêtre pour aller à Barentsburg avec les arrêts classiques, le musée de Barbara, le buste de Lenine, le burger du bistrot, les matriochkas du shop. On apprendra que Barents avait nommé l'archipel Spitzbergen et que les norvégiens, arguant du fait que certaines sagas vikings évoquent une côte gelée, une "svalbard" se sont appropriés les lieux et l'ont renommé. Encore une nuit bien courte, on repartira demain à 4 heures du mat vers notre havre de Trygghamna. Bisdorionde.

78.26;13.74;le 14 Juin, Trygghamna; journée bizarre à écouter peureusement le vent souffler dans les haubans, à imaginer tristement l'enterrement de Raymond à 2000 milles de là, à jouer joyeusement à la coinche pour occuper le temps. Bisdorionde.

77.00;15.66;le 15 juin, Kamavika dans le Hornsund; Partis à 4h30 du matin avec la fin de la dépression, on fera une magnifique journée de nav, 90 milles au portant à 7 noeuds de moyenne. Il a fallu se rappeler comment on mettait le tangon, mais c'est revenu. Il a fallu barrer presque tout le temps (le compas du pilote fait portnawak), mais c'est grisant. à 20 heures, on mouille dans le Hornsund dans la nouvelle baie de Kamavika. Nouvelle parce qu'elle s'est dévoilée il y a une voingtaine d'années avec le retrait du glacier Hans. Bisdorionde.

77.02;16.36;le 16 juin, Ammonitoya dans le Hornsund; Quelle belle journée qui commence avec un ballet de baleines à bosses pas farouches qu'on suit à la trace et au souffle, puis un soleil éclatant (le dernier du voyage peut-être) pour aller jouer avec le glacier de Brepollen. On trouve un gros bout de banquise sur lequel on coince Orionde et on (pas Yves qui se dévoue pour filmer)fait ce qui était prévu, sauter dans l'eau avec les combinaisons de survie, puis on fait ce qui n'était pas prévu, ressauter à l'eau sans combi. Whaoo c'est froid, remontée à l'échelle ou même sans échelle à toute allure. Ensuite quelques magnifiques vidéos d'Orionde vu du drone en train de naviguer entre les glaçons puis en descendant le fjord sous spi. Victor commence à maitriser les atterrissages sur le bateau qui avance, pas si simples. Balade de fin d'après-midi sur la moraine bien boueuse et on tombe nez à nez avec un ours polaire ! Enfin les nez étaient à 300 mètres l'un de l'autre, suffisamment peu pour qu'on se replie prudemment vers l'annexe mais on ne l'intéressait pas plus que ça ! Bisdorionde.

77.00;15.55;le 17 juin, Isbjornhamna dans le Hornsund; Grisaille spitzbergienne aujourd'hui. On retourne vers l'entrée du Hornsund en passant par tous les glaciers et tous les terrains à ours du coin. Quelques jolies photos bleutées. Un arrêt déjeuner dans un mouillage non documenté, qu'on appellera désormais Pizzahamna, va. Ensuite direction la base scientifique polonaise. Visite sympa. Bon ils sont en pleinb changement d'équipe, pas de fiesta du samedi soir. No soucy, on va se débrouiller sans eux. Bisdorionde.

76.93;16.23;le 18 juin, Samarinfjord ; Encore et toujours dans le magnifique Hornsund. Quelques chiffres glanés hier soir à la Polish Polar Station. le glacier Brepollen du fond du Hornsund recule recule de plus en plus vite. Il a reculé de 12 mètres depuis qu'Orionde est au Spitzberg. Et à la base, il y a dix ans ils avaient 60 incursions d'ours par an, cette année c'est 16. Pour nous, c'est le dernier glacier, les derniers zigzags dans la glace, le dernier mouillage au Spitzberg. On voit notre dernier ours, enfin celui que Charlotte a dessiné sur une plaque pour qu'on fasse des essais (inutiles donc) à la carabine et au pistolet d'alarme. On lui en a mis six sur huit à 5,0 mètres ouf (on rappelle que l'ours qui court met 4 secondes pour faire ces 50 mètres) ! On prépare le bateau pour retraverser la mer de Barents. Traversée pas si longue et en deux étapes car on compte bien s'arrêter à Bjornoya, l'ile à l'ours à 170 milles de là. il restera 250 milles jusqu'à Torsvag en Norvège. Bon il paraît que Bjornoya est dans le brouillard 335 jours par ans mais le pire n'est jamais sûr. Bisdorionde.


75.00;18.25;le 19 juin, dans le brouillard ; Quelques heures de voile agréables cette "nuit" mais on est de nouveau au moteur. La météo n'a pas failli. Petole et brouillard elle disait, pétole et brouillard on a. ça coinche, ça sieste, ça coinche, ça mange et ça recommence. On arrivera vers 3 heures du matin à Bjornoya.  Un vent raisonnable devrait se lever du sud-est et peut-être que le mouillage du nord devant la base norvégienne sera correct et peut-être que le vent chassera le brouillard persistant. A suivre. Bisdorionde.

74.37;18.70;le 20 juin, Bjornoya ; Voilà, ciao Bjornoya, un peu cruelle. On est arrivé à trois heures du matin, le brouillard s'est gentiment levé à notre arrivée. On mouille devant Nordhamna, une plage en pente très très douce par 4 mètres de fond à 500m du bord. Fin de nuit et petit-dejeuner puis faut bien se rendre à l'évidence, avec le 25 noeuds de vent qui se sont levés, ce ne serait pas raisonnable de faire 500 mètres en dinghy. On démouille et on essaye Herwighamna en face de la base norvégienne mais c'est un chaudron bouillant, aussitôt rentrés aussitot sortis. Un petit coup de vhf pour se saluer et regretter de ne pas venir et on part vers la côte ouest, sous le vent donsc et on vise le "bon" mouillage de Teltvika, il faut déchanter, il y a une vieille houle d'ouest. On ne mettra pas le pied sur Bjornoya, une petite frustration quand même. On longe la côte et ses falaises impressionnantes, on la longe même lentement car le courant est également impressionnant. A demain. Bisdorionde

72.50;17.90;le 21 juin, Mer de Barents ; Pépères, les gars et garces d'Orionde sur la mer de Barents. 24 heures de près bon plein sans houle depuis Bjornoya avec 20 puis 15 puis 10 noeuds de vent et du soleil. Pas de ciré, pas de chauffage, pas de stress, il n'y a que le compas du pilote qui ne trouve pas le sud et qui continue ses errances. Ce matin grande séance vidéo depuis le drone avec Orionde sous voiles (le décollage et l'atterrissage tout en naviguant n'ont plus de secrets pour Vic et Vic). On a même sorti le joli genaker bleu et blanc pour l'occasion. Grand séchage aussi de tout ce qui moisit dans les coffres depuis Avril... 2022. Bon on va donner Orionde à Georges et Nathalie dans son jus de retour du Spitzberg mais on va quand même le bichonner un peu. Bisdorionde

70.33;19.33;le 22 juin, Norvège ; Tiens, une méridienne à l'heure ! C'est la première et la dernière. En fait c'est la dernière méridienne tout court du joli voyage d'Orionde au Spitzberg. On arrive en Norvège et on sera ce soir à Tromso. Quelle aventure ! On est bien contents d'être venus. Bisdorionde

Longyearbyen - Longyearbyen, avec Daniel2, Philippe2 et Yves 22

 


Deuxième round, Les 2 Daniels et les 2 Philippe se sont croisés à l'aéroport.
Le bateau est prêt et plein allez zou on repart derechef surtout que la météo sera moins bonne demain
 
Cette fois on aura le temps d'explorer à fond l'isfjord, Trygghamna bien sûr mais aussi Ymerbukta, Borebukta, Skansbukta et même de remonter jusqu'à Pyramiden dont le bout du fjord a bien voulu se libérer des glaces pour nous permettre d'accoster et de visiter cette ville fantôme, vestige d'une mine de charbon russe.
 
On monte vers Ny Alesund. Cette fois on aura le temps de baguenauder dans la Baie du Roi et dans le fjord de Lilliehook. Mais dans la magnifique baie de Nilspollen, on a bien failli perdre Orionde.
 
Le mouillage parfait était plein de glace, on a dû mouiller dans l'entrée, il y avait du kelp, le vent s'est levé, on a dérapé, on a touché les cailloux, on a largué les 80 m de chaine et l'ancre et le bout et le vent nous a fait sauter de caillou en caillou jusqu'à retrouver du fond. 
Heureusement l'hélice n'a rien eu, on a pu récupérer le mouillage quelques heures plus tard.
"Plus de peur que de mal", ce n'est pas sûr. Il était difficile dans le feu de l'action de mesurer la force des coups sur la coque mais les photos que Georges prendra quelques mois plus tard au Danemark sont éloquentes. 
 
Un arrêt au Glacier du 14 Juillet (c'est le prince de Monaco qui l'a nommé ainsi), idéal pour aller se faire peur en longeant les falaises de glace de trente mètres (tombera ? tombera pas ?)
 
Et le passage obligé par Barentsburg, son sauna, ses burgers, et son musée. 

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Les méridiennes

78.23;15.61;le 19 Mai, Longyearbyen; Grand beau temps, si si c'est encore vrai mais cela ne va pas durer. Du coup on repart illico avec Philippe l'autre, Daniel l'autre et Yves l'autre. Et on s'en retourne vers Trygghamna. Pas de vent, moteur. En fait dans ces régions on fait beaucoup beaucoup de moteur. On ne tire pas de bord, si le vent ne permet pas d'aller où on veut, hé bien on y va quand même. Pas terrible Longyearbyen, plein mais alors plein de motoneiges qui pétéradent à tout va, une architecture plutôt moche mais un supermarché très bien fourni. La cambuse est de nouveau archi pleine. En route pour de nouvelles aventures !! . Bisdorionde.


78.33;12.60;le 20 Mai, en route vers Ny Alesund; Hier soir, après un gymkana entre les glaçons à l'entrée puis un accostage banquise au fond, Orionde a retrouvé son point de mouillage favori dans le fjord de Trygghamna. Ce matin, la croisière s'amuse : 15 noeuds de vent au grand largue, des températures extérieures positives, un chauffage qui marche, des robinets qui coulent, un pilote qui tient, tout va bien même sans le soleil. A propos de température, l'explication du bouchon de glace dans le réservoir est que si l'eau de la mer est à 2 ou 3 degrés, la coque au-dessus de la flottaison est à la température extérieure et si celle-ci est très négative, le froid se propage par l'aluminium jusqu'au fond du réservoir... qui gèle. cqfd. Bisdorionde.

78.93;11.94;le 21 Mai, Ny Alesund; Rebelote et cette fois on est le seul bateau du port... dans lequel il en rentre quatre au maximum, Nuit caline. Aujourd'hui musée, boutique, puis une très jolie et longue balade en raquettes jusqu'à la station scientifique française Jean Corbel. Quelques rennes galopants et quelques phoques curieux. C'était un peu trop long pour le genou de Yves22, on y fera plus attention. On espérait revenir en motoneige. C'est raté, la base était déserte même si ouverte et accueillante. Il pleut, c'est moins glamour mais pas de doute le printemps arrive. Les fjords du nord seront libres de glace ou presque dans peu de semaines. Bisdorionde.

79.12;11.85;le 22 Mai, Fjortende Julibukta; On part dès potron-minet de Ny Alesund pour explorer la Baie du Roi, Kongsfjorden en Norvégien comme chacun sait. Au fond il y a plein de glaciers qui tombent dans l'eau. On s'approche tout tout près du nez du glacier qui vêle ses petits icebergs dans l'eau mais rien à voir avec ses grands frères du Groenland. Du coup les craintes de voir un pan du glacier s'écrouler et nous faire une vague énorme sont faibles. On en profite pour admirer les 50 nuances de bleu de la glace. On zigzague entre les ilots du fond de la baie mais on finit par se faire bloquer par un pack devenu très fin avec le rechauffement de ces derniers jours mais qui reste infranchissable pour qui n'a qu'un Volvo 55 chevaux comme propulseur. Mouillage quelques heures plus tard au dessus du soixante dix neuvième parallèle, sans doute le dernier qu'Orionde franchira. Bisdorionde.

79.27;11.55;le 23 Mai, à l'entrée de Nilspollen; Quelques milles vers le nord dans le Lilliehøøkfjorden (avec deux ø s'il vous plait, imprononçable). On voit au fond le glacier de Lilliehøøk, le plus grand du Spitzberg paraît-il mais on n'ira que demain. On va s'arrêter un peu au sud dans la petite anse pour ovni (150 mètres de diamètre, un entrée étroite avec un seuil à 2 mètres de profondeur).  mais c'est raté il reste de la banquise dans l'anse, fine mais incassable malgré quelques essais. Et donc on mouille à l'entrée nettement moins bien protégé qu'espéré. Après-midi habituelle : balade raquettes, balade banquise, bricolages, babillages, etc...Bisdorionde.

79.36;11.66;Lilliehøøk;


79.00;11.27;le 24 Mai, en route; Allez, on retourne vers l'Isfjord. La journée a commencé très tôt quand à deux heures du matin, gros grain venteux et neigeux, alarme de mouillage, branle-bas, on était mal mouillé, voir méridienne d'hier et voir plus loin. On talonne (sur du sable, dérive et safran remontés, rien de grave) mais pour s'en sortir on largue tout le mouillage, chaine et câblot, sur un pare-battage. On repasse le seuil en raclant un peu et nous voilà à flot. On fait des ronds dans l'eau quelques heures en attendant que ça se calme puis on va rechercher le mouillage en allant avec l'annexe attacher un boute patagonien de 100 m pour ramener, difficilement, l'ancre en zone suffisamment profonde. Il y avait sur l'ancre 50kg (au bas mot) de kelp et d'algues, qui avaient empêché l'ancre de bien crocher, et qui expliquent le dérapage quand les racines du kelp ont cédé dans le grain. On file quand même longer le fameux glacier Lilliehøøk, ambiance neigeuse et glaciaire. On aura compris que la météo n'est pas des plus favorables cette semaine mais c'est le jeu. Demain sera un autre jour. Double paella Orionde pour se remettre des émotions. Bisdorionde.


78.85;11.82;Engelsbukta;


78.44;11.90;le 25 Mai, Poolepynten; Les morses sont bien au rendez-vous. Ca se prélasse sur la grève, ça lève la tête et les grosses dents quand on s'approche et ça laisse retomber le tout lourdement. On s'approche un peu plus près, ils partent à l'eau à regrets mais c'est pour mieux venir nous mater à dix mètres quand on repart avec l'annexe. Il y avait du ressac, les gants, las chaussettes et certains pantalons essayent de sécher. Au fait la nuit dernière on était à Engelsbukta, à 150 mètres de la terre, ancrés avec 50 mètres de chaine par 10 mètres de fond, rien ne pouvait nous arriver et rien ne nous est arrivé. Par contre il nous arrive dessus une dépression très très creuse qui s'enroule autour su Spitzberg. Pour le moment il y a 50 noeuds aux Lofoten. Chez nous rien à l'heure de la méridienne, peut-être pas grand chose peut-être du vent du nord cette nuit. Ceux qui suivent savent où on va aller mouiller une ou deux nuits. Bisdorionde.

78.29;13.99;le 26 Mai, Ymerbukta; Après une douce nuit à Trygghamna à peine interrompue par le bruit des petits bouts de banquise qui s'en vont en mer, on bouge pour la baie d'à côté, Ymerbukta. Il fait beau, on ne boude pas notre plaisir d'admirer les montagnes enneigées de tous les côtés. On a marqué quelques points, le morse nonchalant sur son bout de glace, la rando raquettes sous un soleil éclatant, le renne bourguignon, le soleil de minuit (si on tient jusque là). Demain c'est jour de douche. Bisdorionde.

78.05;14.20;le 27 Mai, Barentsburg; Zut, j'avais oublié la méridienne, il a fallu rallumer l'ordi juste pour dire que tout va bien, qu'Orionde est à Barentsburg, que la bière,le burger, le sauna, le musée, le port charbonnier, la statue de Lanine, Barbara, etc étaient fidèles à eux-mêmes (voir méridienne du 10 mai) sauf qu'aujourd'hui il fait grand beau temps et que la dernière fois on pelletait 20 cm de neige. C'était l'hiver, c'est le printemps. Bonne nuit. Bisdorionde.

78.36;14.18;le 28 Mai, Borebukta; On tournicote une bonne partie de lka journée dans Borebukta à la recherche de l'ours signalé. Que dalle. Mais les glaciers sont encore sous le soleil. Deux bonnes nouvelles, Raymond va un peu mieux et le dessalinisateur est de nouveau opérationnel. Il est 21 heures, bien tard pour une méridienne. Et en plus on est très mal abrité du vent d'est qui se lève donc ce sera une petite navig&tion de "nuit" jusqu'à un endroit mieux abrité à 3 milles... ou 20 milles. A demain. Bisdorionde.

78.40;15.25;le 29 Mai, En route vers Pyramiden; Il parait que la banquise au fond de Pyramiden est partie. On verra demain. En attendant, à 2,5 noeuds, on se traine contre 20 noeuds de vent d'est. On va s'arrêter à Skansbukta, mouillage connu. On aurait ptête dû rester tranquilles dans notre trou d'hier soir, trou désormais baptisé Oriondehamna. Il fait frisquet et grésileux. Bonne fin de denier long week-end de mai. Bisdorionde.

78.65;16.38;le 30 Mai, Pyramiden; Nous sommes amarrés à un vieux ponton plus que délabré à Pyramiden tout au fond du fjord du fond de l'isfjord. Il restait un peu de banquise fine et vieillissante au fond mais Orionde s'est frayé vaillamment un chemin. Et nous déambulâmes trois ou quatre heures dans cette ville fantôme, vestige de l'extraction de charbon par les soviétiques puis les russes russes jusqu'en 1998. Il reste le buste de qui vous savez et quelques faucilles par ci par là. Batiments presque aussi délabrés que les bases baleinières de Georgie du Sud. Les goélands ont adopté quelques centaines de fenêtres. ici il reste une dizaine de personnes qui accueillent les quelques bateaux qui passent. Belles et fraiches traces d'ours dans la poussière de charbon à 100 mètres du bateau. On scrute sans mauvaise ou bonne surprise selon le point de vue où on se place. Demain ce sera un retour à la civilisation et à l'Internet, ici pas une once de réseau. Bisdorionde.

78.23;15.62;Longyearbyen, Longyearbyen, Longyearbyen; Changement d'équipage. A programme 1/3 de beau temps, 1/3 de moyen , 1/3 d'exécrable. Mais les norvégiens disent qu'il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais habits. les photos maintenant. Svalbard1 : https://photos.app.goo.gl/3EVUH18F8ntJSzc89, Svalbard2 : https://photos.app.goo.gl/iwE1rykPG7Bvyc7P9, Svalbard3 : https://photos.app.goo.gl/uL1F5UazG595QgAT6. Bisdorionde.

Direction Spizberg, avec Daniel, Didier et Philippe

 

La fine équipe est à bord, un peu stressé quand même pour une découverte de l'Arctique. Que va-t-il bien nous tomber dessus ? Hé bien finalement que du bon ou du très bon. Traversée moyennement agréable, on a souvent mis le moteur pour arriver à faire le bon cap. 

Arrivée royale sur Trygghamna le 8 Mai à l'aube. C'est le meilleur mouillage du coin, on y retournera de nombreuses fois avec les uns et les autres.


On aura ensuite coché presque toutes les cases, marcher sur la banquise, voir un ours,  grimper à raquettes sur un sommet, pelleter 25 cm de neige sur le pont, essayer le sauna russe, et bien d'autres choses.

Les meilleures photos

 

L'album complet ici

Les méridiennes

69.79;19.27;03/05/2023, Tromsø sur l'arrière; Voilà, Orionde est reparti depuis quelques heures, avec Daniel, Didier, Philippe et Yves. Vous allez subir deux mois de mails de méridiennes, mais ce seront les derniers (sigh). Direction le Spitzberg, les Norvégiens disent le Svalbard, car le premier n'est qu'une des iles du second. Un peu de retard à l’allumage, on change la bague hydrolube (il a fallu ressortir le bateau de l'eau), on fait réparer le chauffage (soulagement général, vu le 0° qui nous tient compagnie) et bien d’autres pannes et entretiens classiques ou pas. Mais la dépression en a profité pour passer. Nous avons 550 milles à faire. On suivra les conseils des voiliers (français bien sûr) de charter du coin, on ira directement à Longyearbyen, trop de glace dans le sud. On ne s'approchera pas de Bjørnøya (l'ile aux Ours sur laquelle il n'y a plus un oursdepuis belle lurette) qui peut être un piège glacé et brouillardeux un peu tôt en saison comme c'est le cas pour nous. Mais ce soir on s’arrêtera dans un dernier port continental, Hansnes. Pour ceux que cela amuse, on peut voir les limites de glace et les bateaux sur https://www.barentswatch.no/arcticinfo. Souhaitez-nous que la fenêtre meteo reste bien ouverte. Nous on vous souhaite un joli mois de mai et de jardinage. Bisdorionde

70.58;19.54;04/05/2023, Mer de Barents; 5 cm de neige sur le pont à balayer au réveil puis quelques heures plus tard, la Norvège s'estompe derrière et la mer de Barents s'ouvre devant. Les énergies renouvelables (l'éolienne, les panneaux solaires, l'hydrogénérateur) donnent à fond, on ne va pas lésiner sur le chauffage. La météo est conforme, on est au près serré serré et pas tout à fait au bon cap. Mais ça devrait s'améliorer, comme nos estomacs. On sera plus bavards demain. Bisdorionde

72.52;17.80;le 5 Mai, J2 en Mer de Barents; 122 milles au 340°, tout à fait correct. On prend doucement un rythme de traversée, les estomacs sont plus détendus, Didier nous mitonne en musique un curry de crevettes. Daniel est dans ses mots croisés et Philippe dans sa couchette et dans sa liseuse. On est avec la grand-voile à un ris et la trinquette mais malheureusement aussi avec le moteur trop souvent (motorsailing disent les anglosaxons) pour améliorer le cap. Orionde n'est pas vraiment un bateau taillé pour le près mais ça fait un moment qu'on le sait. Quelques oiseaux nous accompagnent, des puffins dit le spécialiste. Quelques pêcheurs nous apparaissent à l'écran, des russes si on en croit l'ais. Sinon rien. Bisdorionde

74.99;14.48;le 6 Mai, J3 en Mer de Barents; Comme d'habitude, les journées en mer se suivent et ne se ressemblent pas. Hier après la méridienne, le vent adonne et l'après-midi est royale. Ca a forci cette nuit, et malgré le deuxième ris, le confort n'est plus optimal d'autant plus qu'il a fallu sortir réparer le lazy-jack cassé (= une des nombreuses ficelles du bateau)et qu'il fait froid aux doigts. On a dépassé l'ile de Bjornoya mais on ne l'a pas vue, loin qu'elle était à 50 milles dans l'Est. On tâchera de l'apercevoir voire de s'y arrêter au retour. Victor nous envoie les cartes de glace, rien de bouge. Il faut laisser le cap sud du Spitzberg à 30 bons milles à l'Est. Et Lifesong, qui est 120 milles devant nous dira le bon chemin. Grosse frayeur ce matin quand un fort bourdonnement envahit le bateau. Un pêcheur russe qui nous attaque ? Le pilote automatique qui rend l'âme ? Branle-bas mais ce n'était qu'une brosse à dents électrique qui s'est mise en marche et vibrait contre la coque. Au fait 155 milles engrangés au loch ces dernières 24 heures, pas mal du tout. Bisdorionde

77.23;12.62;le 7 Mai, J4 (=JJ-1) en Mer de Barents; Juste à l'heure d'envoyer ce mail, Spitz en vue. Les montagnes sont à 20 milles sur tribord, un peu loin pour se pamer devzant leur joliesse mais quand même Spitz en vue. Lifesong a mouillé hier soir dans le bellsund, s'est fait délogé du mouillage par la glace quand le vent a viré au nord cette nuit. Donc les bizuths arctiques que nous sommes vont aller directement sur l'Isfjord, probablement au mouillage de Trygghamna à 60 milles. Je disais donc que le vent a tourné au nord ouest cette nuit ce qui fait qu'on est de nouveau au près avec deux ris trinquette mais cela reste assez confotable pour le rôti de porc aux carottes et la tarte Tatin de Didier ! Pour finir de raconter notre vie, le chauffage cause des soucis à s'arrêter de temps en temps, peut-être à cause des coups de gite et de boutoir. Les 14° qu'on arrive à maintenir dedans sont mieux que les zéros de dehors. Bisdorionde

78.27;13.77;le 8 Mai, Spitzberg; Nous sommes mouillés à Trygghamna (ce qui veut dire "port sûr" en norvégien). Arrivés de nuit en plein jour (ou de jour en pleine nuit) à 0h50. Le mouillage est immense, cool, froid, calme, blanc, sans glace (merci Victor). 4 bateaux nous tiennent compagnie, tous des charters, vive nous ! Aujourd'hui on va essayer de soigner les bobos d'orionde, le chauffage et son code erreur 52 ou 53, le pilote qui reste coincé, l'eau douce qui ne coule pas, l'hydrogénérateur et sa fixation cassée, le lazy jack faut monter le changer, .. Mais le moral est excellent. Ce matin leçon de carabine et de lance-fusée. Ils n'ont qu'à bien se tenir, on arrive. C'est calme pour quelques jours, on reste ici cette nuit. Bisdorionde

78.30;13.74;le 9 Mai, Trygghamna; On a fait un quart de mille hier après-midi, guère plus, vers le fond à gauche du fjord à la limite de la banquise. Bien évidemment, on est allé amarrer Orionde contre la dite banquise et on a joué dessus. Sensation bizarre, il y a 20 cm de neige fraiche sur une soupe de glace dans laquelle tu enfonces de 10 cm au moins. Mais d'autres étaient passés avant nous, on a fait confiance. quelques belle photos bien sûr. Et puis on a réparé le groupe eau, et puis on vient de remettre en route le chauffage après trois heures de bataille avec la pompe à fuel et puis on a accueilli Lifesong dans la baie et puis ils nous ont accueilli ce matin pour les gaufres, et puis Didier et Philippe, les animaliers du bord, ont vu le premier morse, et puis il neige maintenant. Yves est content, il y a plein d'activités !! D'ailleurs on part dans une demi-heure pour Barentsburg, à 13 milles, la seconde mégapole du Svalbard avec sa centaine d'habitants, sa célèbre mine de charbon totalement déficitaire mais maintenue par des Russes et des Ukrainiens conjointement et son bar. A votre santé. Bisdorionde

78.07;14.20;le 10 Mai, Barentsburg; 24 heures à Barentsburg, une anomalie russe au Spitzberg. Depuis 1920 et le traité du Svalbard, quiconque ressortissant d'un pays signataire du traité peut s'installer au Svalbard pour développer une activité. Les russes ont ouvert cette mine il y a cent ans et continuent de l'exploiter pour continuer de rester. Une cinquantaine de mineurs, une cinquantaine d'enfants et quelques commerçants et fonctionnaires occupent une ville presque fantôme, les batiments de l'époque soviétique sont moches et vides, la statue en marbre de Lénine trône comme un monument historique. Il y a un musée sur l'histoire du Svalbard que Barbara la guide russe et anglophone mais néanmoins très sympathique nous a fait visiter. Elle évoque de temps en temps les sanctions mais on passe vite à autre chose. Il y a aussi un hotel avec un sauna dans lequel nous avons laissé de bon coeur la crasse accumulée depuis Tromso. Il est tombé 25 cm de neige sur la ville depuis notre arrivée. Le départ tout à l'heure sera magnifique avec la neige partout sur le bateau et à la surface sur l'eau. Nous allons vers le nord, l'objectif est le glacier du fjord Lilliehook avec probablement un stop à Ny Alesund. Méridienne envoyée bien tard, cela ne se reproduira plus. Bisdorionde.

78.93;11.94;le 11 Mai, Ny Alesund; Belle et rapide navigation de 60 milles cette "nuit" dans le Fortlandsundet, entre la grande ile du Spitzberg et la petite ile du Prince Charles (pas celui-là, l'autre). Nous voilà amarrés dans le tout petit port de Ny Alesund, pas si confortable que ça depuis que le vent est repassé au nord. Mais on ne va pas faire la fine bouche. Ici quelques scientifiques font quelques recherches et il est interdit de propager quelque onde que ce soit. Pas de wifi, pas d'iridium, pas de 2,3,4,ou 5G. On aura compris, pas de téléphone. Mais à Ny Alesund, il y a le plus petit cybercafé du monde, moins de 2 m², avec une chaise, un radiateur électrique, une planche pour poser l'ordi et une prise ethernet. Donc on peut envoyer notre méridienne. Le moins qu'on puisse dire c'est que le temps n'est pas au beau, on n'a pas beaucoup vu le soleil ou les montagnes. les dépressions vont se succéder dans les jours à venir pour nous envoyer des vents forts de toutes les directions. A nous de bien planifier les excursions et les mouillages. On en saura plus ce soir. Encore quelques pannes à régler, mais l'essentiel est fait (pilote, chauffage, eau douce). Pour la petite histoire, l'eau n'arrivait pas au robinet pcq il y avait un bouchon de glace dans le réservoir, extirpé avec de l'eau chaude !! Bisdorionde.

78.71;11.94;le 12 Mai, Arrêt glacier; Parlons un peu de Ny Alesund. C'est parait-il le village habité le plus au Nord comme Puerto Toro est celui habité le plus au sud à 135° de latitude d'ici. Mais ici peu de contact avec la population indigène, le norvégien est un peu froid de nature et les locaux en ont un peu marre des touristes qui débarquent par dizaines voire centaines en été. Il faudrait rester une saison, hein Cécile ?! Parlons un peu de la température. Dans le bateau, il fait 17° au mouillage. Tout le monde nous a conseillé de faire marcher le chauffage à fond 24/24 pour ne pas avoir de panne. Ça descend à 12° en naviguant à cause de la descente du carré qui reste ouverte. Par contre, dehors ce matin, c'était moins six quand nous sommes repartis de Ny Alesund... à quatre heures du mat. Les amarres étaient gelées et il a fallu une bouilloire d'eau chaude et la force de Philippe pour les enlever des bittes. Jolies photos de la glace dans le balcon avant avec les embruns qui gèlent. Mais finalement, on a nettement moins froid que pendant une rando d'hiver. Parlons un peu du programme de navigation. Il y a une grosse dépression prévue ce week-end et on ne connait pas les mouillages du coin, ni si l'ancre y tient bien, ni si ils sont libres de glaces. Suppositions - Discussion - Tergiversations - Décision. On redescend vers l'Isfjord aujourd'hui. Mais Orionde remontera deux fois pour sûr !  Parlons un peu du super spot de ce midi pour manger notre chili con carne, pour admirer un magnifique glacier sous un soleil quand même un peu voilé, pour jouer et grappiner de la banquise yellow (pour les connaisseurs de barentswatch) et pour photographier un gros morse solitaire et curieux qui nous montre les dents à 10 mètres. Whao quelle méridienne !! Bisdorionde.
78.44;11.90; Arrêt morses;
78.27;13.73;le 13 Mai, retour à Trygghamna; Sur le trajet du retour dans le Fortlandsundet, un petit mouillage parfait d'une heure pour aller admirer une colonie de morses et la chaine de montagnes enneigées derrière... car ce fut une après-midi de grand beau temps (rare). On mouille à Trygghamna presque au même endroit qu'il y a deux jours et on attend le vent du Sud Est qui ne rentre pas vraiment dans le mouillage et on dort très bien. La neige tombe drue longtemps longtemps. Certain qui rêvait de pelleter la neige devant sa porte est comblé. Aujourd'hui première expédition raquettes, c'est quelque chose ! Dans l'annexe on trouve, outre les bonhommes style bibendums gantés, le sac de survie avec vhf et iridium, la combinaison de survie, le fusil, le pistolet lance-fusée, les raquettes et les batons, le grappin et le pieu à neige et les cordes qui vont avec. Sûr qu'à chaque fois on oubliera quelque chose, auhjourd'hui ce fut la combinaison de survie. Retour trois heures plus tard mouillés transis mais contents contents. Bisdorionde.

78.64;15.56;le 14 Mai, derrière l'ile de Flintholmen; Encore 24 heures bien remplies ! La dépression qui nous a fait redescendre fissa est là. Une nuit agitée à l'extérieur (30 noeuds bien tapés) et agitée à l'intérieur (le sommeil n'est pas très profond dans ces conditions) mais on était bien placés et avec 50 mètres de chaine. Au petit matin, vers 11 heures, on se met à sortir les boutes importants de leur gangue de neige et de glace. A midi c'est parti pour remonter les 40 milles de l'isfjord, avec le vent d'ouest faiblissant. Un équipier à la navigation et trois équipiers au déneigeage, qui à la pelle, qui à la raclette, qui au balai, on se réchauffe. Direction Pyramiden tout au fond de l'Isfjord, puis on change d'avis sur les conseils de Lifesong, direction Tomoldbukta. Quelques bandes de banquise plutôt faciles à traverser, on arrive mais c'est raté, le mouillage indiqué est encore pris dans la banquise. Aie Ouille Zut, on va quand même pas rebrousser chemin ! Mais les planètes s'alignent, on trouve sur la carte un endroit plausible et là-bas il n'y a plus de banquise, il n'y a plus de vent, c'est abrité, le soleil et les montagnes sortent des nuages, c'est magnifique. On repère même le sommet qu'on ira faire à raquettes demain... s'il fait beau ou presque beau. Bisdorionde.

78.59;15.14;le 15 Mai, Kapp Wijk; le matin au réveil, il fait beau, très beau même.  Branle-bas on sort les raquettes et on fait une très jolie rando en admirant les traces de descente (à skis) de ceux qui nous ont précédé hier. Les montagnes sont très très enneigées, c'est splendide. Quelques rennes arctiques au loin, pas facile d'êrtre un renne quand il faut gratter 50 cm de poudreuse pour trouver quelques lichgens. Pas d'ours, mais on a vu la peau de l'ours, enfin un bout de peau d'ours, voir photo. Le retour a été un peu ole ole, la mer calme de ce matin s'est ourlée d'une houle chiante pour embarquer mais finalement il n'y a eu qu'un seul pied mouillé sur huit. On pensait rester ici ce soir. Mais la houle rend le mouillage trop rouleur. On s'en va. Tiens il neige, ça faisait longtemps. On fait une dizaine de milles, on trouve un mouillage tranquille. Un peu de réseau, on met quelques photos. Les chauffages ronronnent. Les gants sèchent et l'atmosphère se réchauffe. Bisdorionde.
78.45;15.44;
78.53;16.27;le 16 Mai, Skansbukta; Encore une méridienne de 20 heures ! Trop occupé qu'on est à l'heure zénithale. Il faisait beau et clair au réveil, zou c'est parti. Un petit tour dans le fjord où a dormi Lifesong, on joue avec la banquise, on apprend que notre bout de peau d'ours est un bout de peau de renne, renne qui lui a bien vu l'ours de très près. On monte vers Pyramiden mais on est bloqué par une bande de banquise "yellow" qu'on essaye sans succès de traverser et qu'on met longtemps à contourner. On se tanke dans le joli et calme mouillage de Skansbukta qu'on partage avec quelques glaçons. On espère que le fond du fjord ne nous enverra pas une giclée de banquise dérivante cette nuit. Lifesong à la VHF nous dit qu'ils ont un ours en visuel à 5 milles de nous, mais on ne va pas démouiller, ce sera pour une autre fois. Et ce serait injuste de ne pas mentionner le poulet bourguignon que le chef nous a concocté ce midi. Bonnenuit et Bisdorionde.

78.53;16.57;le 17 Mai, Bjonahamna, pas pu, alors mouillage sans nom; Allez on se bouge pour une promenade matinale à Skansbukta, raquettes obligatoires, ya bcp de neige. Vieille cabane, vieille épave, vieille mine de gypse, vieux débris (je ne parle pas de nous) qui rappellent qu'il y a longtemps, on venait travailler ici. Et puis on monte vers Pyramiden à 10 milles face au vent du nord, vent qui monte aussi. On arrive devant la banquise qui bloque l'accès à Pyramiden. Avec les 25 noeuds de vent on hésite à mouiller mais Lifesong à la VHF nous incite à le faire et nous montre l'ours qui majestueusement longe le bord de la banquise. On admire le temps qu'il veut vbien nous consacrer. Bon il était à 300 mètres et il n'y a que les téléobjectifs qui le voient de près. Mais on ne va pas bouder notre plaisir, on vient de cocher la dernière case. Ce soir ce sera la dernière nuit au mouillage, mais Bjonahamna est pris par la banquise, il aurait fallu mouiller dans 45m, pas pour nous. Donc sens inverse, deux heures de moteur de plus et on trouve quelque chose de bien. Finalement les mouillages sont plus nombreux et beaucoup plus faciles au Spitzberg qu'en antarctique ou en Patagonie. Demain retour à la civilisation. Bisdorionde.

78.28;15.52;le 18 Mai, presque à Longyearyben; Grand beau temps, si si c'est vrai. Du coup on repart très tôt et on retourne au fond du fjord qui était dans la grisaille hier. Magnifique, la banquise est là et un renard polaire nous y accueille joyeusement en courant dans tous les sens aprs on ne sait quoi. La banquise souffre, pas question d'y monter dessus, on voit que le bord fin et fendillé n'attend qu'une risée pour se détacher en grandes plaques. Nous on profite du paysage, 360° de montagnes enneigées et de glace. Et puis faut revenir, on sera dans une heure à Longyearbyen. Toute la liste du fchier "bricolages à faire" est épuisée. On a même changé le drapeau français pour un neuf (ce n'est pas la peine d'en garder en réserve, nostalgise déjà Yves). Bisdorionde.