Abel et les autres pêcheurs
Il a de la chance, Abel, toujours en tête de liste alphabétique, c'est mieux que Zoé ... ou Yves. Nous on a de la chance de l'avoir rencontré, Abel. C'était à Cayo Blanco de Zaza, avant Noël (par hasard), puis après Noël (en l'appelant au téléphone la veille). Avec ses collègues, sur deux barques de 5 mètres qu'il faut écoper en permanence, ils viennent pêcher la langouste, la crevette, le pargo. Ils n'ont pas vraiment le droit de s'éloigner ainsi de la terre mais à Cuba, si on ne faisait que ce à quoi on a droit ... Ils cherchent aussi des tortues, surtout pour les oeufs, aphrodisiaques parait-il. Bon ce n'est pas sympa pour les tortues mais les pêcheurs locaux à notre avis, ils ont le droit, ils savent respecter la nature. On n'a pas gouté les oeufs de tortue (on l'avait fait en Guyane avec Shieldaig et on n'avait pas été convaincu ni par le gout, ni par la consistance, ni par l'effet supposé), mais on a bien apprécié les langoustes et les crevettes. Eux étaient ravis de monter sur un voilier de millionnaire, de boire du rhum vénézuélien pour changer, de repartir avec leur sac de petits cadeaux.
Des Abel, on en a rencontré un peu partout dans les Jardins de la Reine et dans les Canarreos, que des belles rencontres.
Des langoustes cubaines, on en a mangé des seaux, on en a bien vu une ou deux sous l'eau mais plus souvent dans les viviers des bateaux de pêche qui n'en sont pas avares. Ils les pêchent, en plongée, avec des palmes rafistolées de tous les côtés, une bonne demi-tonne par jour qu'ils gardent vivantes avant de les envoyer à l'ile principale se faire congeler puis par chez nous se faire picardiser.
Bed & Breakfast ou plutôt Casa Particular
C'est le moyen le plus simple de profiter de la manne touristique. On arrange une ou deux chambres dans sa maison, et on se déclare "Casa particular".
C'est toujours, du moins pour nos quelques expériences, très sympa et très correct. Faut pas s'attendre à une douche comme à la maison, mais l'eau sort de la pomme et assez souvent chaude. Faut pas avoir peur de dormir sous un crucifix, mais les matelas sont bons. Faut pas avoir peur des escaliers hyper-raides et pas très ragoutants. Par contre faut faire la conversation et ça tombe bien, on adore ça.
Pas la peine de donner des adresses, on en trouve à tous les coins de rue, même dans les coins reculés de nos randonnées dans le massif de l'Escambray.
Chevrolet y Lada y Geely
Les voitures à Cuba c'est toute une histoire. Et il s'en sert souvent, le yachtie, qui voyage souvent en taxi collectif ou pas entre la ville et la marina.
Il y a les américaines d'avant la révolution (je rappelle pour les ignares que c'était en 1959). La carrosserie est généralement déglinguée mais le moteur (souvent japonais depuis 20 ou 30 ans) tourne rond et c'est un plaisir de rouler dans une voiture qui a son âge avec un faible pour la Chevrolet Bel Air et on craque si elle est décapotable.
Il y a les soviétiques, Lada en tête, qui datent d'avant la chute du mur et de l'urss (je ne rappellerai même pas aux ignares quand c'était). Elles paraissent plus vieilles que les américaines, elles n'ont pas de ceintures de sécurité non plus, on a les genoux dans l'estomac, même les petits comme nous, mais elles roulent, les cubains sont les rois de la mécanique.
Et il y a les Geely, vous connaissez ? Probablement pas, on ne connaissait pas non plus. On ne les trouve qu'en Chine et à Cuba !!
Bien sûr, les voitures de loc et les taxis d'état sont plus sagement des voitures comme chez nous avec des fenêtres qui ferment, des ceintures de sécurité et même l'air conditionné, mais elles sont rares et nous on fréquente pas.
Despachos y Derechos
Naviguer à Cuba, ce n'est pas toujours une sinécure. De port en port on doit faire établir un despacho que les guardafronteras viennent te délivrer à bord juste avant que tu ne largues les amarres, même si c'est à trois heures du mat pour des raisons de navigation !!
Les autorités ont une peur bleue que l'on se serve de notre bateau pour fuir le pays. Du coup, on est interdit de séjour dans les ports qui n'ont pas de "marina internationale" sauf que sur la côte sud de Cuba, il n'y en a que quatre, Santiago, Trinidad, Cienfuegos et Cayo Largo. Par contre sur les cayes et autres ilots déserts on est libre d'aller et venir comme bon nous semble. Nous sur la côte on s'est fait jeter à Tunas de Zaza, Bleu Marine (un autre voilier) s'est fait jeter à Santa Cruz del Sur et Luna Azul (un autre voilier) s'est fait jeter à Nueva Gerona petite ville de la grande île de la Juventud. Pourtant les trois pilotes qu'on utilise racontent comment ils se sont arrêtes ici ou là et ce qu'il y a à faire et à voir, etc. Donc ils y sont allés, alors pourquoi pas nous. Bon finalement on ne s'est pas privés d'aller mouiller sur la côte dans des baies désertes (beaucoup plus propices à la contrebande d'ailleurs), mais on reste un peu frustrés.
La raison est peut-être dans l'élection américaine. Jusqu'à maintenant, les États-Unis appliquent la règle édictée par Kennedy ou Nixon "Wet foot dry foot". Si un cubain est pris en mer, il est renvoyé dans son pays (et là le tarif c'est un an dans les prisons de Fidel). S'il met le pied sur le sol des Etats-Unis, il obtient immédiatement un permis de séjour. Il semble que Trump veuille arrêter ce truc et donc c'est un peu la dernière chance pour un cubain en mal de partir. D'ailleurs il y a quelques mois, des garde-frontières ont hijacké un bateau à moteur dans notre marina de Trinidad pour l'obliger à aller aux Iles Cayman à 24 heures de mer. Pa de chance ils sont tombés en panne de gasoil. Tout ça pour dire que la conjoncture actuelle n'est pas terrible pour les bateaux de passage.
Ernesto y Fidel
On ne peut pas aimer Cuba si on n'a pas un petit faible pour les barbudos.
Che Guevara est mort depuis longtemps mais ses tee-shirts couvrent des millions de poitrines avec des "Hasta la vitoria siempre". Fidel est mort ces jours-ci, ses cendres ont parcouru le pays devant les cubains en bon ordre (et nous les avons accompagnés à Cienguegos) qui nous disaient "Nous ne sommes pas communistes, mais nous sommes fidélistes".
On ne sait pas bien comment cela va tourner dans quelques années quand Raul va casser sa pipe ou passer la main.
On espère pour eux qu'ils vont garder leur âme et pas virer portoricains ou antillais.
Economie de marché gris
Une fois Fidel et Raul out, ce qui ne saurait tarder, Cuba ne tiendra pas longtemps avec son économie totalement disparate. Quelques prix :
- Le kilo de sucre vaut 4 centimes d'euros sur le livret d'approvisionnement
- Une voiture de 30 ans d'âge vaut 20 000 euros
- Le salaire d'un chirurgien pédiatrique est de 80 euros par mois
- L'essence est aussi chère que chez nous, à plus de 1 euro.
- La tonne (oui la tonne) de langoustes est payée 20 euros aux pêcheurs de l'état (les seuls qui ont droit de la pêcher)
Et il y a deux monnaies qui ont cours officiel, le CUP et le CUC. On pourrait croire que le touriste paye en CUC (= euro ou dollar) et le cubain en CUP (= 0,04 euros)...Mais non, le CUC et le CUP sont utilisés par tous, mais ce qui se vend en CUC est quasi inaccessible pour le cubain moyen.
Tout cela se traduit par une énorme économie parallèle, pas du marché noir parce que cela semble presque toléré, donc du marché gris, de marchandises tombées du camion, de produits vendus directement par le paysan alors qu'il appartient (le produit, pas le paysan) à l'état, etc. Nous on n'a pas tout compris mais chaque cubain sait comment s'y prendre et améliorer son ordinaire.
Frente frio
C'est le mauvais temps d'hiver sur Cuba, un cadeau des américains qui ne les bloquent pas ces fronts froids qui descendent du centre des Etats-Unis. Une onde de vent passe sur l'île, nettement plus fort sur la côte Nord, ça tombe bien on n'y est pas.
On en aura eu quelques-uns de ces fronts froids. Le vent passe du sud au nord, fort mais quand même pas comme chez nous. La température baisse mais quand même pas comme chez nous. Il pleut peu, pas comme chez nous.
Donc on a compris ce n'est pas pire. A notre dernier mouillage, à Cayo Campos, justement on a attendu que le front froid passe pour se glisser juste derrière et profiter de l'aubaine d'un vent qui nous pousse vers les îles Cayman. Les mouillages restent plutôt peu agités mais pas question d'aller batifoler à terre, on reste sur le bateau. Ca tombe bien, on nous y a donné une trentaine de langoustes et c'est un sacré boulot de les mettre en conserve. Et ça tombe bien, on avait un abécédaire à rédiger.
Guagua
C'est le nom local des transports publics. On trouve des guaguas qui sont de vieilles américaines, du style station wagon, dans laquelle on peut s'entasser à 12.
On trouve des guaguas qui sont des camions dont la benne a été vaguement aménagée avec dix places assises et trente debout et une petite fenêtre que je n'atteins pas.
On trouve des guaguas qui sont des voitures à cheval pour les petits trajets en ville (d'ailleurs, pour ceux qui viendront en voilier, un des trucs qui nous a été souvent demandé, ce sont des boutes style vieilles drisses ou vieilles écoutes pour faire des rênes).
On trouve des guaguas qui sont des gigantesques autobus à soufflet dans lequel on doit pouvoir rentrer à cent.
Dans tous les cas, le prix, c'est un peso, des pesos il y en a 24 dans un euro. On les aura peu utilisé ces guaguas nous, mais suffisamment pour se rendre compte qu'on s'y casse le dos.
Et les touristes "all inclusive" sont transportés eux dans des autobus rutilants et irréprochables de la compagnie d'état.
Guantanamera
Une des chansons les plus reprises au monde et elle est cubaine et ce n'est pas de la salsa. Dommage qu'on l'entende surtout sur les places des villes quand le guitariste de service essaie de tirer quelques sous du touriste de passage.
Allez, on chante :
"Guantanamera, Guajira Guantanamera, Guantanameeeera, Guarija Guantanamera".
Guantanamera, c'est un habitant de Guantanamo (bizarre, hein !) et la Guajira est une sorte de bourrée locale. Le refrain n'a pas d'âge et les couplets sont écrits et réécrits en leur temps par chaque poète cubain un tant soit peu célèbre, José Marti en tête.
Habana
La capitale, donc. On y est passé quand on est parti en France à Noël et quand on est revenu, à chaque fois quatre heures de bagnole entre La Havane et Trinidad, c'est long.
Quelques belles architectures néocoloniales, c'est vrai mais un délabrement qui fait un peu de peine. Fidel n'a pas daigné mettre de devises dans le maintien de la Habana Vieja, la vieille ville. Seules les églises semblent tenir la route, il y en a de bien sympathiques.
Quelques beaux fortins datant des espagnols mais cela ne vaut pas vraiment le déplacement. Et comme dans toutes les grandes villes les gens sont pressés, stressés, peu disponibles. On aura compris qu'on recommande d'y rester le moins possible. Mais on a peut-être raté plein de trucs, entre autres la musique, les bobos cubains (si ça existe ?).
Internet
Internet, à Cuba, c'est une affaire d'état (comme tout, d'ailleurs). Sur le papier cela marche bien.
Tout l'internet cubain transite par un câble que Chavez a lancé depuis le Venezuela. Il y a du wifi sur toutes les places des grandes villes et dans tous les hôtels et il y a des ordinateurs connectés dans toutes les boutiques etecsa (= Francetelecom).
Pour se connecter on achète des cartes prépayées, c'est très bien organisé. Là où ça se complique, c'est pour accéder au réseau. Les après-midi, les places sont bondées de touristes, faisant comme nous leurs petites affaires, et de cubains skypant avec le tonton parti il y a vingt ans sur une barque pour les États-Unis. Donc on a beaucoup de mal (euphémisme) souvent à accéder au réseau.
Mais le pompon, c'est que beaucoup de sites ne fonctionnent pas ou pas bien. Mais ce n'est pas de la faute du système cubain. C'est un dommage collatéral de l'embargo économique américain qui dure depuis 50 ans. Certains composants américains ne répondent pas quand ils sont invoqués depuis une IP cubaine, par exemple l'app du monde sur l'iphone ne marche pas ici.
Heureusement Google est aussi l'ami des cubains et on peut chercher et trouver ce qu'on veut, pas de censure du tout.
José Marti
C'est LE héros cubain, tout à la fois Victor Hugo, Jean Jaurès et de Gaulle. Il a bien entendu sa place et son avenue dans chaque ville et Fidel est son fils spirituel. Bizarre qu'on n'en ait quasi jamais entendu parler par chez nous.
Tous les cubains connaissent en détail ses poèmes et ses faits d'armes. D'ailleurs l'histoire de Cuba est LA matière la plus importante à l'école et quasi un sésame obligatoire pour l'université. Et maintenant à force de se l'être fait raconter pleins de fois en détail par des cubains fiers de leur pays et de leur histoire, on la connait presque mieux que l'histoire de France. D'accord il n'y a que 500 ans d'histoire (Santiago de Cuba a fêté son demi-millénaire en 2015) mais quand même.
C'est aussi assez extraordinaire que des iles aussi voisines que Cuba, Puerto Rico, Haïti ou la Jamaïque aient des destins aussi différents. Et à notre avis, même si c'est loin d'être parfait, il vaut mieux être cubain.
Kiwix
Rien à voir avec Cuba, quoique...comme Internet y est dilettante
Kiwix, c'est une application opensource pour PC ou pour Iphone et autre Android qui permet de consulter plein de trucs offline et avant tout wikipedia.
Il faut le télécharger, wikipedia, cela coute 20 gigaoctets pour la version complète avec ses images et ses 1,8 millions d'articles. Donc prévoir quelques heures sur une fibre digne de ce nom.
Mais quel plaisir pour les geeks que nous sommes de pouvoir vérifier dans un mouillage perdu des Jardins de la Reine, la population des Gambiers en 2002 ou l'histoire de Kankan Moussa, l'homme le plus riche de tous les temps, que nous a raconté Patrick de Pamajolath.
Et pour l'iPhone 20 gigaoctets c'est trop, alors on peut télécharger la version sans images, à 2 gigaoctets (et toujours 1,8 millions d'articles) ce qui laisse un peu de place pour la musique et les photos.
Et si on veut avoir la version à jour à jour, on recommence le téléchargement tous les mois.
Tout ceci se fait à http://kiwix.org
Luchador
La lucha continua bien sûr. Mais "Luchar", faire la "lucha", être un "luchador", en cubain c'est aussi actionner tous les leviers de la démerde, pour trouver les produits alimentaires ou vestimentaires introuvables, pour réparer les moteurs irréparables, pour trouver les bonnes combines et trouver l'argent surtout là où on le trouve le plus facilement, chez les touristes.
Il doit bien y avoir quelques luchadors d'état et ce serait bien le diable que la corruption ait épargné complètement Cuba, on a même entendu des mauvaises langues dire que telle ou telle entreprise n'était pas la propriété de l'état mais de la famille Castro. On espère que cela reste marginal.
Le bon "Luchador", c'est Delvis qui prend sa voiture après sa journée de médecin à l'hôpital pour aller faire quelques courses en taxi, c'est Renzo qui nous invite chez lui comme dans un restaurant improvisé, Ce sont les pêcheurs qui bravent le vent du nord pour nous rapporter quelques seaux de langoustes, c'est Chicho de la marina de Trinidad toujours là pour faire laver le linge, trouver du gaz, de l'huile moteur, introuvable dans le circuit officiel.
Il y a aussi quelques luchadors ou luchadoras moins sympas, on les appelle plutôt jineteros ou jineteras. Les premiers essayent de te fourguer n'importe quoi et arrivent à embobiner le touriste lambda. Pour preuve les jérémiades auxquelles on a eu droit de nos voisins de queue à l'aéroport qui rentrent de vacances avec un souvenir mitigé. Jinetero, cela veut dire rabatteur, on aura compris que les jineteras ne cherchent pas à te trouver un taxi à prix d'or ou des cigares frelatés, mais te proposent bien d'autres choses, l'objectif étant le mariage bien sûr.
Mojito
C'est donc, paraît-il un cocktail typiquement cubain. On y trouve du rhum, du citron, de la menthe et de l'eau pétillante. On n'a pas été convaincu. Avec du rhum et du citron, on peut aussi faire du daiquiri (c'est un peu mieux), du tiponche (c'est encore mieux). Mais rien n'arrive à la cheville de la caïpirinha brésilienne.
Le secret de la caïpirinha, c'est que le citron coupé en morceaux et mélangé au sucre, on le broie avec un pilon et que le zest lui donne un gout inimitable. Pas la peine de prendre du rhum vieux, le mieux c'est le rhum blanc à quelques pesos le litre, aussi bien que la cachaça brésilienne. Mais attention, on ne peut en boire que deux. La troisième ne pardonne pas et on risque le bain en retournant sur son bateau.
Navegacion
Quelques pistes pour une navigation cool à Cuba.
Piste no 1 : Avoir un Ovni ! Quelle sérénité de passer par des passes où l'on te dit, "Attention il y a très peu d'eau, patates à 1,60m" et nous, une fois le gouvernail relevé, avec notre mètre à tout casser, on est zen (enfin, presque)
Piste no 2 : Avoir les bons guides ! Dans notre jargon, le "Cheryl"(Cruising guide to Cuba par Chery Barr), le "pdf" (Cuba - FreeCruisingGuide 2013 par Amaia Agirre and Frank Virgintino), "l'Imray" (Cuba, a cruising guide - par Nigel Calder). On recommande les deux récents volumes du "Cruising Guide to CUBA" de Cheryl Barr (http://www.HanseNautic.de) sauf que pour nous le second volume (l'est de Cuba) n'était pas encore disponible, ce sera pour le printemps 2017. Il y aura peut-être d'ailleurs dedans une jolie photo d'Orionde dans le lagon de Chivirico.
Piste no 3 : Avoir les bonnes cartes ! Les CM93 de OpenCpn sont inutilisables ou presque. Le navionics sont correctes. Les mieux sont les cartes cubaines. Aux Açores, on avait acheté à H. et à prix d'or le jeu de cartes papier des Jardins de la Reine mais on a du mal à se remettre au papier. Alors on peut télécharger gratos les cartes cubaines au format KAP, donc OK pour OpenCpn et les traces d'Orionde.
https://www.dropbox.com/sh/oj25jxiawxezoce/AAC4XpyfnfDNXZ4oh2BqABFDa?dl=0 est un répertoire partagé par Orionde, on y trouvera, entre autres :
TracesCuba.gpx
CartesKAP-CubaCubaines.zip
Piste no 4 : Avoir les bonnes infos ! En ce moment, hiver 2016-2017, il n'est pas recommandé d'aller mouiller devant les villes qui n'ont pas de marina, on peut se faire menacer de prison si on ne déguerpit pas assez vite. Voir " Despachos y Derechos". Donc les cayes, les marinas et les baies désertes uniquement en attendant que cela se réchauffe... ou pas.
Orionde
Comment va-t-il ce bateau après 20 mois et 12000 milles ? Pas si mal. La peinture du pont s'écaille un peu plus, l'absence de peinture de la coque noircit un peu plus, mais l'essentiel (dans l'ordre) : les voiles, le moteur, l'électronique, l'électricité sont en ordre de marche.
Bien sûr nous eûmes et nous avons des emmerdes. Sur les bateaux les deux sources d'emmerdes les plus fréquentes sont les faux-contacts et les fuites. Et nous, en ce moment :
On a une fuite sur la trappe de visite du réservoir d'eau douce, qui inonde un peu la cabine avant quand on remplit trop le dit réservoir.
On a une fuite sur le vase d'expansion du circuit d'eau douce, la pompe se met en route toute seule, on a déjà essayé dix fois de la réparer
On a une fuite sur le moteur, c'est plus embêtant, cette demi tasse d'eau qui revient après quelques heures. On a gouté, beuark, elle est dégueulasse mais douce....
On a un faux contact sur le feu de mat et on n'est pas trop à l'aise pour travailler là-haut. Alors on titille, et ça repart pour quelque temps
On a un faux contact sur les haut-parleurs qui grésillent et cela gâche un peu le cinéma vespéral. On a vu "Demain" sur grand écran (presque mais qd même 90cm), merci Sarah.
On a des tas de faux contacts sur le circuit de l'hydrogénérateur, qui se déplacent au gré des réparations et des corrosions. Du coup on charge souvent mal.
Papaia, Platano, Piña
C'est la trilogie des fruits d'hiver à Cuba.
Les papayes sont extra, douces, délicates, fermes, juteuses, colorées, savoureuses, dit l'une qui adore, les autres ne se prononcent pas.
Les bananes sont bien tropicales, mais quand même un peu moins bien que les bananes pomme de la Guadeloupe.
Les ananas sont bien moyens, probablement parce qu'ils sont cueillis beaucoup trop tôt. Les deux qui sont actuellement sur le bateau, que l'on a acheté il y a une semaine, ne semblent pas bien mûrs du tout. Et de toutes façons, de par le monde, pas un ananas n'arrive à la cheville des ananas des Açores (allez voir ailleurs sur ce blog ce qu'on en pense).
Sinon, rien (d'autre comme fruit).
Panoramiques
Quelle belle fonction de nos beaux iphones
Quais ouest
C'est pour avoir quelque chose qui commence par 'Q', "Quai ouest" ou "Key west", les cayes de l'ouest, quoi ! Les Canarreos, que l'on a visitées après Trinidad.
Cayo Largo, Cayo Rosario, Cayo Cantiles, Cayo Avalos, Cayo Campos, dans cet ordre, toutes aussi jolies les unes que les autres. Et plus on va vers l'ouest et plus l'eau est turquoise et plus les gens (pêcheurs et gardiens) sont gentils et plus les langoustes sont grosses.
Avantage sur les Jardins de la Reine, on peut se balader ce n'est pas que de la mangrove, on trouve des filaos, des palmiers nains, du sable, des cailloux même, c'est dire.
Cayo largo, c'est l'ile à touristes, marina avec wifi, et cerise sur le gâteau on le capte depuis le bateau. Deux ou trois bateaux, des touristes et des magasins de souvenirs de partout, mais cà reste tranquille.
Cayo Cantiles et Cayo Campos qui sont "gardées". Sur chacune une équipe de trois personnes se relaient, un mois sur l'ile un mois à la maison. Enfin, un mois quand tout va bien. Là cela faisait 37 jours qu'ils attendaient la relève et cela commençait à déprimer dur. Mais elle est arrivée juste quand on partait.
Les gardiens s'occupent vaguement d'une centaine de singes importés d'Asie il y a bien longtemps pour les étudier. Ils s'occupent de nettoyer quelques "trochas", des sentiers ouverts dans le maquis on ne sait pas bien à quel usage. Cela donne des grandes tranchées de 1m50 de large et rectilignes sur un ou deux kilomètres, sentiers qui nous permettent d'accéder plus facilement aux lagunes au milieu des iles dans lesquelles on peut apercevoir des hérons (oui), des flamands roses (non), des traces de crocodiles voire des crocodiles (non)
Romeo y Julieta
Tout le monde sait bien entendu qu'il s'agit d'une marque de cigares cubains très appréciée. Ici on dit un "puro" ou un "tabaco", un "cigarro" c'est la cigarette.
Les puros, si on veut être sûr de l'authenticité, on les achète à l'aéroport mais à 10 euros le Romeo et Juliette ou le Partagas, c'est chérot presque comme en France. On peut les acheter dans la rue avec un certificat bien sûr, mais avec une bonne imprimante et photoshop tout est possible. Et souvent la feuille extérieure est en tabac, mais l'intérieur est en bananier. Mais au fait y a-t-il encore des gens qui fument le cigare par chez nous ?
Soudain, presque seuls
Allusion, pour les rares à qui on ne l'a pas fait lire, à l'excellent roman d'Isabelle Autissier.
Rien à voir avec les petites Antilles, les voiliers de passage sont rares. Ceux qu'on a vus se comptent sur les doigts de la main : Bleu Marine, Amelia, Pamajolath, Orion, Luna Azul et un ou deux autres.
On ne compte pas les deux douzaines de catamarans qui se louent avec ou sans chauffeur à partir de Cienfuegos et on ne compte pas les catamarans de Trinidad qui emmènent quotidiennement leur cargaison de 150 touristes sur la première caye.
Donc il n'y a pas foule, on est un peu hors-saison et un peu hors-sentiers ce qui n'est pas pour déplaire à certains d'entre nous. Il parait qu'il y a 200 bateaux par an à Santiago, on a presque des doutes.
Du coup on manquait un peu de copains pour s'extasier ensemble devant le turquoise de l'eau, le jaune des étoiles, le rose des langoustes, le vert des palmiers et ... le rouge du pinard.
Téléphone
Portable, bien entendu et smartphone de préférence. C'est la folie, la moitié des cubains en ont un, l'autre moitié en rêve. Et pourtant cela leur coute un bras.
On en avait ramené quelques-uns de France et on a pu faire des heureux. Que ceux qui lisent cela et pensent venir à Cuba s'en souviennent.
Ceci dit quand on les voit brandir un LG ou un Samsung à plusieurs centaines d'euros chez nous, on se dit qu'ils ont un oncle ou un cousin à Miami. Mais pas forcément, il faut savoir que ce sont la plupart du temps des copies (je ne savais pas que les chinois copiaient les smartphones comme les teeshirts), copies médiocres qui ont une vie éphémère. Un quart des smartphones a l'écran cassé, un quart n'a pas le gps fonctionnel, un quart ne charge plus la batterie qu'il faut charger à l'extérieur, mais tous permettent de faire des photos et de passer un coup de téléphone.
Uvwxy
Rien trouvé, dsl
Zaza
Zaza, c'est une rivière qui traverse Cuba et qui donne son nom à tout ce qu'il y a autour d'elle et même ce qu'il y a à des kilomètres de l'embouchure.
Nos plus belles cayes dans l'archipel des Jardins de la Reine ce sont d'ailleurs "Cayo Blanco de Zaza" et "Zaza de fuera" (pas la peine de traduire, hein !).
Et avec Zaza se termine notre abécédaire cubain. Bon baisers de Providencia !!