Les photos de Cuba sont là
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La meilleure, c'est Aude et Christine à Cayo Blanco de Casilda qui charge de la bière tombée du cata. Aude s'est inscrite pour le retour en Europe par le Cap Horn ... en 2019
Arrivés à Santiago le samedi 5 Novembre 2016
Les autorités et formalités administratives: ça marche même durant le WE. En arrivant à Santiago, on a eu la visite à bord du médecin, de la douane avec leur chien renifleur, et de la phyto-sanitariste. Ils ne fouillent pas le bateau, mais demandent à voir l'état de la nourriture que l'on a à bord (par état s'entend le degré de maturation/pourriture pour les aliments frais, les dates de péremption pour les aliments en conserve) et ils se permettent quelques remarques, pas toujours discrètes, sur la propreté à tenir dans un bateau. Ca va Orionde était globalement "propre". L'officier d'immigration joue le rôle aussi de déclaration aux services vétérinaires et phyto-sanitaires (on fait avec lui une liste quantitative et qualitative détaillée des aliments frais à bord). Cet officier s'appelait Arturo à Santiago, c'était un des plus gentils et il n'a rien demandé lui, il nous a juste expliqué comment aller à la ville de Santiago par la navette maritime pour le prix le plus bas. A Trinidad comme à Cabo Cruz on a juste fait signer notre arrivée et notre départ sur notre despacho au guarde-frontière.
Renouvellement du visa
Ca ne se fait pas partout, mais dans les villes principales de chaque région, dans un bureau qui s'appelle "Officina de tramites" et qui s'occupe de toutes les formalités administratives pour les cubains, donc il y a beaucoup de monde. Mais comme étrangers venant pour le renouvellement du visa, il y en a très peu finalement, on ne fait pas la queue. On a en fait déjà fait la queue à la banque pour obtenir un timbre fiscal de 25 CUC par personne qu'il faut amener à ce bureau. Il faut aussi avoir avec soi l'attestation d'assurance médicale. Et finalement on peut faire ce renouvellement le jour même de la date d'expiration de son premier visa, ou quelques jours avant peu importe, ils sont réglo et donnent 30 jours pour le premier visa, plus 30 jours pour le renouvellement, soit 60 jours en tout quelle que soit la date à laquelle on a effectué le renouvellement.
Les regalitos
La plupart (mais pas tous) des cubains que nous rencontrons nous sollicitent pour des petits cadeaux, car ils ont besoin/envie de ce qu'ils n'ont pas ou ne peuvent obtenir que difficilement. Besoin de l'essentiel ? Envie du superflu que l'on n'a pas ? Culture latino-américaine de l'échange de service ? Chacun y voit ce qui lui plait ou ce qui le dérange le moins. Et nous nous allons apprendre petit à petit à faire des regalitos adaptés, intelligents et aussi pas à tous ceux qui demandent bien sûr. Pour notre première escale de Santiago nous essaierons de rester "modestes" dans nos regalitos, sachant qu'il nous faut garder des regalitos pour les cubains que nous allons rencontrer durant les trois prochains mois. Les choses demandées sont très souvent des savonnettes alors qu'on en trouve sans difficulté dans les magasins, et même chose pour les téléphones portables. Est-ce une question de qualité du produit acheté plus que du prix que ça coûte ? Est-ce une habitude restante de la période "espéciale" durant laquelle il n'y avait vraiment pas grand chose sur le marché, contrairement à aujourd'hui ?
Exemples de regalitos: - 5 dollars (ou 1 ou 2); - 2 savonnettes; 1 kg de sucre; 1/3 litre d'huile; 1 tube de crème nivea; 1 boite de saumon en boite; 1 T-shirt et 1 short femme; 1 boite de crayons/feutres de couleur
Santiago de Cuba
C'est une grande ville de 450000 habitants, intéressante et riche en culture traditionnelle. Là nous révisons nos connaissances en histoire de Cuba : guerres d'indépendance, passage de la colonisation espagnole à la néocolonisation américaine, dictature de Batista, dates et lieux des combats et discours de la révolution par Fidel, ..... Ces dates sont affichées sur tous les calendriers des écoles. Nous rencontrons des cubains qui savent bien parler le français (appris en 3 ans à l'alliance française), et qui nous emmènent dans ce qu'ils appellent des coopératives pour y acheter des cigares et du rhum. Dans les supermarchés il y a de la nourriture à des prix rappelant ceux de la France, mais pas une très grande diversité d'aliments. Au marché il y a pas mal de légumes, moins de fruits, et pas mal d'herbes, et ce n'est pas trop cher. Les places (Cespedes, Dolores, Marte) sont agréables avec un peu d'ombre, mais elles sont bruyantes en raison de la circulation des motos. Nous rencontrons quelques groupes de musiciens, et nous visitons le musée Velasquez, la maison du premier gouverneur de l'île de Cuba au 16 ème siècle. Il y a beaucoup de casa particulares, reconnaissables à leur sigle distinctif, et souvent avec des terrasses en dernier étage qui semblent bien agréables car garnies de plantes et fleurs variées. La ville n'est pas sale à ce que l'on observe de la grande rue piétonne de Santiago, qui possède même des jolies décorations au sol, en l'honneur du 500 ème anniversaire de la ville en 2015. Il y a très peu de grands immeubles, mais on n'a pas dû aller dans le quartier des hôtels à touristes.
La vie à Cuba et/ou la vie des Cubains
A Cuba le salaire moyen mensuel oscille entre 15 CUC et 30 CUC par mois selon le niveau technique et de responsabilité de la personne. Dans les supermarchés on trouve beaucoup de choses à acheter, même du savon et des crèmes pour le corps, mais à des prix assez exhorbitants pour un cubain. Petit à petit on comprend un peu mieux comment ça fonctionne, ce qui est bien, et ce dont les gens souffrent. Seuls les médecins ont accès à Internet sans limitation. Le cubain "lamda" a accès à ses emails grâce à son tel portable mais il n'a pas accès au web. Il peut recevoir des emails de l'étranger. Il y a du travail pour tout le monde ici, mais certains travaux sont très mal payés, et donc tout le monde ne veut pas travailler. Le paysan qui produit du café préfère vendre son café à des particuliers (marché gris) qu'à l'état, du moins une partie de sa récolte. Il vend la livre à 1 CUC alors qu'elle coûte 6 CUC dans les magasins pour touristes et 1 peso cubain (=1/25 CUC) dans le magasin d'état (mais il est mélangé avec des pois cassés à 50 %). Dans ces magasins d'état, c'est le carnet d'approvisionnement qui permet d'avoir de la nourriture pas cher du tout (1 peso cubain pour une livre de sucre), mais en quantité très limitée. Comme cela ne lui suffit pas pour nourrir sa famille, il essaye de se débrouiller, soit grâce à un deuxième boulot, soit par du troc avec les touristes, de façon à pouvoir acheter dans les supermarchés chers ce qui lui manque. Depuis Raoul la vie change un peu, notamment le fait que les cubains aujourd'hui ont le droit de parler aux étrangers, ce qui nous permet de connaître un peu mieux leur vie, par contre ils n'ont toujours pas le droit de monter à bord de nos bateaux. Auparavant l'échange oral entre un cubain et un étranger était sanctionnable à raison de 3 avertissements puis passible de prison (pour le cubain, pas le touriste !!). Maintenant un cubain peut décider de partir vivre à l'étranger, mais il lui faut beaucoup de patience, de l'argent suffisamment pour "régler" son départ avec notamment un risque de se voir finalement refuser le visa par le pays qu'il a choisi comme destination (argent perdu alors) et de l'argent d'avance aussi pour vivre les quelques premiers mois à l'étranger. Finalement très peu partent. A Trinidad au mois d'Octobre 2016 quelqu'un de la sécurité de la marina s'est enfui pour les îles Caïman à bord d'un petit bateau de la marina; malheureusement pour lui il a été récupéré par les garde-frontières des îles Caïman et fini en prison ....
Globalement ils ont beaucoup d'empathie, ils aiment bien parler de leur pays, ne sont pas forcément très curieux, mais ils sont gais et dynamiques.
Les pêcheurs cubains
On les a vus surtout aux jardins de la reine. Ils viennent nous échanger des langoustes contre ce que l'on a, c'est à dire boisson fraîche, cigarette, ... et on peut prendre autant de langoustes qu'on veut. Ils les attrapent avec un bâton muni d'un crochet, en plongeant en apnée, et pas très profond disent-ils. Ils plongent avec leurs habits, ils ont des palmes mais pas toujours un masque. Une fois sorties de l'eau les langoustes sont étêtées, même sort pour toutes leurs pattes, et seule la queue est mise dans la grosse caisse frigorifique qui occupe la moitié de la place sur leur petit bateau de pêche. Ils viennent pêcher dans les jardins de la reine durant quelques jours (le trajet est long depuis leur ville), et dorment sur la plage. Certains semblent plus spécialisés dans la pêche de poissons que dans la pêche aux langoustes. A Cayo Blanco de Zaza, on invite à bord W, X, Y et Z pour un café/whisky à 10 heures du matin, ils visitent le bateau et semblent très contents de cet échange avec nous. Ce sont des pêcheurs particuliers (privés), donc ils payent une licence par an pour avoir le droit de pêcher (1500 pesos cubains) et doivent avoir leur permis de navigation. Ils payent eux mêmes leur gas-oil, et peuvent revendre le fruit de leur pêche soit à l'état soit à des particuliers (cubains ou touristes). Mais ils n'ont pas le droit de construire le bateau qu'ils veulent, dommage.... Leurs femmes sont institutrices et gagnent 20 CUC par mois.
Les jardins de la reine
C'est une seconde édition pour Orionde puisque Richard et Sylvie y avaient passé un moment sur D'unB. Il faudra qu'on se renseigne pour savoir qui était la reine: Anna Maria ? une reine espagnole ? de quelle époque ? Il s'agit d'un archipel comportant plusieurs milliers d'îles, de la plus minuscule à certaines de taille "relativement" importante comme Cayo Grenade ou Cayo Algodao qui font jusque 10-15 km de long. Mangrove surtout, donc moustiques (mais pas trop en raison du fort vent), un peu de plage avec des abords pas toujours faciles, quand c'est de la vase notamment. On est surpris par la quantité d'herbe à tortue qu'il y a dans ces fonds marins, infestés aussi d'une très grande quantité de méduses type "chou-fleur", ce qui ne donne pas du tout envie de mettre le pied dans l'eau quand c'est nécessaire ..... Pas tant que ça de poissons quand on fait du snorkeling, ni quand on rejette des restes de poisson ou de pain à la mer (personne ne se précipite), et malheureusement l'eau n'est pas toujours très claire.... au moins dans la moitié sud et intérieure des jardins de la reine quand on y était. Plus on montera vers le nord et plus on sera vers l'extérieur, et plus l'eau deviendra claire, donc le snorkeling agréable malgré une température plus fraîche de l'eau (on ira jusqu'à sortir les combi shorty). Avec des fonds de coraux extrêmement jolis, en particulier à Machos de Fuera et à Cayo Blanco de Casilda, on y verra aussi des langoustes, beaucoup de petits poissons variés, quelques poissons anges et des poissons lion.
Depuis Cap Cruz on se sera arrêtés à : Cayo La vela dans le canal de cuatro reales (contact avec 2 bateaux de pêche), à Cayo Grenada (un bateau de pêche un peu plus gros vient mouiller près de nous), à Cayo Algodon Grande (très jolie plage au nord de l'île accessible en dinghy), à Cayo Cuervo (toute petite plage et tout petit canal), à Cayo Zaza de Fuera (deux autres voiliers dont Bleu Marine et un cata de loc), à Ensenada de Guayacanes (après s'être fait mettre dehors du petit village de pêcheur de Tunas de zaza), à Cayo Machos de Fuera (petite île mignonne, on y achètera des langoustes à ramon de l'hôtel sur la plage) et dernier stop à Cayo Blanco de Casilda (sur la côte sud, très beau snorkeling). Donc très peu d'autres voiliers durant les 10 jours où on s'y sera promenés, Amelia (avec François et Doris) ne nous rattrapera que à la marina de Trinidad, dommage.
Trinidad
Petite ville de 50 000 habitants, très touristique, il y a au moins trois grands hôtels avec grande capacité sur la belle plage d'Ancon à proximité de la ville. Trinidad a beaucoup de charmes avec sa vieille ville aux rues pavées de bric et de broc, un peu sales, mais pleines de vie à la fois locale et internationale. Les toits des maisons du centre ville sont tous en tuile provençale (fabrique de tuiles dans la vallée d'à côté), certaines assez vieilles, avec une palette de couleurs et de formes différentes à ces toits, mais toujours dans les tons oranges, roses ou marrons conférant une harmonie d'ensemble très réussie. Des bici (bicyclettes tri-roues) pour transporter les locaux et les touristes d'un bout à l'autre de la ville, tandis que dans les alentours, entre la ville de Trinidad et la marina par exemple, ce sont les carrioles à cheval qui prédominent après les voitures. Les maisons sont jolies, souvent peintes avec des couleurs variées genre pastel ou coloris plus soutenu (bleu roi, orange, jaune vif), elles ont de très belles porte en bois, et quelques-unes ont de très jolies décorations peintes à la main sur leurs murs. On devine aussi des terrasses sympathiques soit privées soit appartenant à des casas particulares.
Restaurant d'état marchant remarquablement : la Botija
La mort de Fidel Castro
Elle est survenue le vendredi 25/11 au soir, au moment où Pascale s'envolait pour Paris. On l'a appris par un email de Sarah et Marine qui suivent bien l'actualité. On entend dire qu'un cubain aurait été "tabassé" (par la police ?) pour avoir montré un peu trop de gaieté à l'annonce de ce décès. On est un peu surpris du manque d'expression "visible" par nous le premier jour sur le visage des cubains que nous croisons dans la rue. Il semble que le deuil national signifie qu'il ne faut pas boire d'alcool durant ces neuf jours de deuil, les spectacles culturels et musicaux ont été annulés. Par contre tout le reste semble fonctionner: magasins, marché, administration, etc.... Pendant qu'on était à Cienfuegos, la caravane transportant les cendres de Fidel est passée, permettant aux cubains de rendre un dernier hommage à leur commandant en chef. Quasi tous les habitants de Cienfuegos étaient là, en famille avec les enfants. Et ils avaient attendu au moins 5 heures debout dans la ville, de 16heures à 21 heures, que cette caravane passe, le tout dans une ambiance plutôt bon enfant, pas de musique donc, pas de boisson alcoolisée. On passe le temps avec des crakers et des boissons sucrées, tout en papotant avec ses voisins. La caravane passe, tout le monde est au "garde à vous" et semble un peu ému (instant historique il faut le dire), mais ça dure seulement deux minutes. Très vite tout le monde rentre chez soi. On sent les cubains très ambivalents vis à vis de Fidel, ils sont admiratifs et fiers de cet homme, et sont capables d'énumérer toutes les bonnes choses qu'il a apporté à la vie quotidienne d'un cubain. Et en même temps dans le quotidien ils pestent contre les contraintes que cela implique, les queues dans les banques, les restrictions internet, les salaires très bas, les contrôles de police et de taxes sur les rentrées privées d'argent (du chauffeur de taxi au loueur de chambres particulières).
Cienfuegos
Grande ville de 170 000 habitants, ville touristique et industrielle en même temps située dans une baie magnifique. Cette baie est suffisamment grande pour que l'industrie n'entraîne pas de pollution, et il y a de la circulation mais de très belles et grandes avenues, donc beaucoup moins de bruit et de gêne créés par les voitures, motocyclettes et bus qu'à Santiago. Ici aussi beaucoup de "bici", à pédale, à cheval ou à moto, pour les touristes et pour les cubains, car la ville est assez étendue. Et les cubains ne marchent pas beaucoup il nous semble. Une belle place José Marti avec la cathédrale juste à côté, une grande rue piétonne bordée de magasins divers et variés, une place du marché un peu plus loin dans un quartier nettement plus pauvre mais avec un marché très bien achalandé. Et puis le quartier où est située la Marina, appelé Punta Gorda, quartier riche avec de grands hôtels et des belles casas particulares. A 15 km de la ville on ira visiter le Jardin botanique créé au début du 20 ème siècle par les américains de Harvard et entretenu depuis 1960 par les cubains. beaucoup de palmiers (palmier royal de Cuba, palmier jupe, ....), beaucoup beaucoup d'espèces d'arbres différents (arbre téléscope, arbre à bois de fer, ébène, camphrier, jacaranda, tek, ...), moins de fleurs mais celle appelée boulet-canon en plus d'être belle et originale (ce sont les fruits qui en tombant imitent les balles de petit canon) sent très bon. On a eu de la chance car peu de touristes pendant qu'on y était, ce qui est rarement le cas.
A Cienfuegos on a fait la connaissance de J et K (beau-frère corse de J) qui accomodent leur vie à Cuba depuis près de 20 ans grâce à un partage moitié moitié de leur temps entre Cuba et Porto Pollo (dans la baie de Propriano en Corse). A Cuba J fait le chauffeur de taxi, en Corse il fait l'homme à tout faire. B la femme de J travaille pour un équivalent de notre DDE, elle va à moto à son travail, et elle a pu arranger facilement la construction de la maison de K et S en même temps que celle de J et d'elle. C'est S la soeur de J qui est propriétaire car K n'est pas cubain. S ne travaille pas les 6 mois où elle est à Cuba, elle travaille à la pizzeria de K à Porto Pollo pendant les 6 mois où elle est en Corse. Et pour arrondir les fins de mois, ils viennent ensemble d'achever dans leur maison une casa particulare (deux chambres) qu'ils ont appelé Corsica Hostal.