Sotavento du Cap-Vert, impressions

Les iles du Cap-Vert se partagent en deux groupes, les iles au vent "Barlavento" et les iles sous le vent "Sotavento", sotavento pour finir. 


La saison des pluies
Normalement elle est brévissime voire inexistante, mais cette année, il n'a jamais autant plu de mémoire de trentenaire. Jamais il n'y a eu autant de maïs, cela va être une année de bombance disent-ils. Même que dans les hauteurs, le mildiou a failli s'en mêler pour cause d'humidité persistante.
Pour nous c'était un peu moins bien, beaucoup de jours où l'on a remis la balade envisagée pour cause de pluie, de nuage ou de brouillard. Et la saison a commencé avec le cyclone Fred, pendant qu'on était aux Açores et qui nous a fait flippé même qu'on a failli bifurquer vers les Canaries.
Mais bon on a quand même eu notre comptant de belles journées, au compte-gouttes (haha !)

Les babacools de Tarrafal
A Tarrafal , le meilleur mouillage de l'ile de Santiago, il y a une petite dizaine de bateaux, quasi tous français quasi tous là depuis un an ou plus, qui prennent leur temps ou qui cherchent une autre voie, parce que eux ou le bateau ne veut pas aller plus loin. Un peu comme à Dakar il y a quelques dizaines d'années. Surtout que à Dakar, les yachties ne sont plus personna grata et même priés de déguerpir après quelques mois, visa expiré. On a passé quelques bons moments bien arrosés avec Samba, Abitbol, Stella Polaris, Hina. Seul ombre au tableau, ce gros bateau à moteur autrichien avec à son bord trois doberman (deux vrais chiens plus le capitaine) qui hurlent dès que tu passes en annexe à moins de 100 mètres

Beto, Eurico, Francelinho et les autres   
Des Capverdiens, on aura surtout côtoyés ceux qui viennent vers nous pour proposer leurs services, pour vendre leur poisson, pour glaner quelques cigarettes. Et ils sont tous aussi gentils les uns que les autres, pas vraiment  quémandeurs, avec une grosse envie de communiquer, et ravis qu'on parle le portugais. Mais l'erreur aura été de ne pas faire l'effort avant d'arriver d'apprendre quelques rudiments de créole (facile, les mots viennent du portugais, les constructions sont simplistes mais il faut quand même des bases).
Donc merci à Beto pour avoir si bien gardé/nettoyé l'annexe, à Alberto pour nous avoir aidé à mouiller à Brava et de nous avoir péché les dernières langoustes du Cap Vert, à Francelinho pour nous avoir remonté la première coryphène du voyage et montré la belle plage de Sao Nicolau, à Eurico pour nous avoir rassuré à Praia, à Nadie pour nous avoir monté les chemins reculés de Sao Nicolau,

La vue du sommet du volcan de Fogo
Une éclaircie dans la saison des pluies, une coïncidence heureuse, un peu de chance et de volontarisme et on a eu la plus belle journée qu'on pouvait imaginer au volcan de Fogo (voir ailleurs pour les détails de la balade). Depuis les 2890 m du sommet on voyait tout l'archipel, je dis bien tout. Sao Vicente et Santo Antao les montagneuses à 350 km au nord-ouest, Boa Vista et Sal les plates à 150 km au nord-est, Santiago et Brava les voisines claires comme l'ile du Levant un jour de mistral. Magique. Bon il y en a qui ont vu la Corse depuis les hauteurs de Nice ou le Mont-Blanc depuis le Ballon d'Alsace ça doit faire le même effet.

Praia de tous les dangers
Qu'est-ce qu'on n'a pas entendu sur Radio ponton au sujet du mouillage de Praia ? Les nageurs qui viennent jusqu'à ton bateau, les ordinateurs qui disparaissent pendant ton sommeil, les pêcheurs qui tournent à fond la caisse autour de toi, Les annexes qui se détachent, le gang des moteurs hors-bord,...
Autant dire qu'on y allait à reculons mais il fallait bien prendre Philippe à l'aéroport.
Mais en fait, on y a trouvé le mouillage le plus calme de l'archipel, un ponton tout proche pour laisser l'annexe, des baraques avec de la cachupa et de la bière à 50 m, des gardiens d'annexes gentils comme tout et si tristes de nous voir partir, des taxis ponctuels.
Comme quoi les circonstances ne sont pas toujours les même pour tout le monde à tous les coups.

Maio l'ignorée
Ben voilà, on n'y est pas allé. Il fallait faire un détour, il paraît que c'est une copie de Boa Vista, Laurent et Shu In de Galatée nous ont dit que le débarquement n'était pas facile. On a zappé, faut bien regretter quelques trucs.

Brava, last but not least
On va quand même pas ne montrer que Praia la capitale à Philippe. Direction Brava, l'ile la plus à l'ouest, la plus proche de l'Amérique. Bonne pioche. Un joli mouillage dans le port de Furna avec un bout à terre, Alberto nous guide pour mettre l'ancre et le boute. On est tout seul. Un petit coup d'aluguer pour voir Nova Cintra... dans le brouillard. C'est très très vert, en fait c'est une sorte de serre naturelle chaleur et brouillard se combinent pour faire pousser les fleurs et les bananes.
Heureusement le lendemain c'est clair voire ensoleillé. Cette île a gardé plus que les autres un côté portugais et la place de Nova Cintra vaut celle de Vila do Porto sur Santa Maria aux Açores.
On y est resté 48 heures mais on en part avec peut-être un meilleur souvenir que les 15 jours à Mindelo.