Brava - Fernando - Jacaré

Journal de bord du 5 au 22 novembre de Brava au Cap-Vert à Jacaré au Brésil en passant par l'ile de Fernando de Noronha (qui aura droit à un article espécial).

13.31;-25.06; 6 novembre - Brava-Fernando, J1;On est parti hier après une balade à Nossa Senhora da Monte qui était magnifique, ensoleillée, pavée, fleurie, pittoresque, pas trop longue, avec une bière au bout du chemin... A 16h00 tapantes, annexe séchée rangée, Alberto nous lâche le boute à terre. Dans le chenal entre Brava et Fogo, le vent monte à 30-32 noeuds... deux ris dans la grand-voile, un tout petit bout de génois, 9 noeuds avec Philippe qui rit à la barre. Mais cela tombe vite, deux heures plus tard, pétole avec vagues, vent qui varie de 4 à 8 noeuds et du NW au NE : on met le tangon, on l'enlève, on le remet, on empanne (il faut 20 bonnes minutes), on enlève tout et on met le moteur puis on recommence. C'est un peu gonflant. A 2 heures du mat, le vent redevient normal 10-15 noeuds du NE et on se remet dans le bon sens à la bonne vitesse avec les bonnes voiles. Pour certains, aujourd'hui, ce sera sieste matin ET après-midi. A midi tout à l'heure, il y aura des pâtes à la langouste (pêchée par Alberto à Brava), on en salive d'avance.


11.52;-25.19; 7 novembre - Brava-Fernando, J2;On continue le journal de bord détaillé, zetes pas obligés de lire. Après-midi parfaite, à 7 puis 6 puis 5 noeuds, au largue sur une mer qui s'aplatit et où les moutons disparaissent. A 17h00 on met le gennaker, à 18h00 la soupe habituelle puis la vitesse tombe. Nuit câline, tu parles 9 heures sans un bruit de clapotis ni de voile qui claque, c'est rare mais bon on a fait 30 milles dans la nuit. A ce rythme, on sera à Fernando pour Noël. Du coup ce matin, un p'tit coup de volvo histoire de maintenir une moyenne acceptable, de faire la lessive. Pas beaucoup de vie animale sauf les poissons volants en pagaille, un paille-en-queue solitaire et un papillon jaune égaré et un ou deux moutons qui n'ont pas compris qu'à force 1 ils n'ont pas le droit de sortir. Et, au grand dam de Christine, il reste bon nombre des punaises (qui ne puent heureusement pas) chopées à Tarrafal.


9.59;-25.46; 8 novembre - Brava-Fernando, J3;Apres-midi sous spi pour essayer d'avancer au mieux. Le vent tarde a se lever, ce ne sera que vers 3h ou 4h du matin. Donc on a fait du moteur tout le debut de la nuit. Au matin vent plus stable entre 10 et 15 n, et on passe plus d'une heure a epurer le bateau de ses nids de punaises. Quand il n'y en a plus il y en a encore, malgre les belles photos que Phil en a fait, ça nous degoute un peu tous (plus ou moins bien sûr). Sinon bricolages et nettoyages (du bateau et des marins), Sinon "La-haut" pour Christine, "L'oeil du leopard" pour Yves et "Soudain seuls" pour Philippe sinon sieste, sinon rien.


7.68;-25.33; 9 novembre - Brava-Fernando, J4;Après une après-midi tranquille (Christine cuisine, Yves bricole, Philippe matelote), une nuit ronronnante : l'hydro couine, la jupe arrière clapote, Philippe respire, Volvo a pris le relais pendant le quart du petit matin. Le p'tit déj avalé, long ballet de dauphins devant l'étrave et voilà le premier grain. Si ce n'est pas le pot au noir, ça y ressemble. On affale le gennaker sous la pluie, on monte le génois. Mais ne voilà-t-il pas que le gennaker se déroule tout seul, affalage en urgence un peu sportif. Plus tard, on verra qu'il y a un bug dans notre pratique et le gennak s'est déroulé à l'intérieur de son point d'écoute attaché (pas facile à comprendre même pour un voileux, hein !). La ratatouille promet d'être excellente. Il nous reste 800 milles "as the crow flies" (merci Vic) mais nous on ne va pas aller en ligne droite. A demain... si vous le voulez bien !!


5.70;-25.43; 10 novembre - Brava-Fernando, J5;Depuis hier, pluie, calme, pluie, calme, pluie, calme, on est en plein dans le pot au noir et les gribs ne sont pas très favorables pour les 24 heures à venir, mais bon, on lit, on bricole, on boit des coups, on fait des sudoku, on reboit des coups, on discute, on dort, on transpire, on glande sur l'ordi, on fait des photos, on cuisine, on écrit le résumé du jour et bien d'autres choses encore. Mais juste avant d'envoyer ce mail, une jolie brise anachronique s'est levée du Sud-Ouest, on est au près serré mais au bon cap . On ne vit plus pareil sur un bateau qui penche et qui tape. C'est assis dans le cockpit ou allongé dans sa couchette, point barre.


4.62;-26.51; 11 novembre - Brava-Fernando, J6;Vent du sud,... et où on veut aller nous ? Bon faut pas se plaindre, on a 15 noeuds de vent dans le nez et il pleut et ça va durer toute la journée mais Victor racontait qu'il avait eu enter Réunion et Afrique du Sud 72 heures de rang avec 30 noeuds dans le pif sur un bateau qui fuit de partout. Au moins nous on est au sec. La trace de cette nuit ressemble à un ver de terre dans le bec d'un oiseau avec nos virements de bord et nos deux ou trois heures de moteur. C'en est fini des bricolages et cuisinages. Couchette et purée en poudre. On vient de passer la mi-traversée, Brava est à 625 milles derrière et Fernando à 625 milles devant, enfin devant un peu à gauche. Faudra bien passer à l'est de Saint Pierre et Saint Paul (cailloux à chercher sur la carte et nous dire qui l'a nommé ainsi) pour éviter le contre-courant équatorial.


3.15;-27.89; 12 novembre - Brava-Fernando, J7;24 heures contrastées. On commence par des grains et du vent fort et pas le moindre rayon de soleil, on met même la trinquette pour la première fois. Mais ce matin miracle : ciel d'alizé, soleil et brise qui adonne doucement. On reprend nos activités. Première daurade de l'atlantique sud, 7 kg, 3 tupperware au frigo, 6 repas au minimum. Et il faut faire du pain, de la confiture de patates douces, du poisson à la tahitienne, de la lessive, de la navigation, des petites réparations, de la sieste, de l'apéro, ... on ne chôme pas.


1.48;-28.89; 13 novembre - Brava-Fernando, J8;Belle brise d'alizé du Sud qui mettent du temps à virer un peu à l'Est, on est toujours au près serré. Nuit un peu remuante car ça bougeait beaucoup. Mais très beau lever de soleil (à voir sur les photos de notre reporter Phil). On pique droit sur les rochers de Saint Pierre et Saint Paul (bon on laissera quand même une marge de 20 milles), ensuite on abat un peu vers Fernando que les augures électroniques nous annoncent pour le 16 au matin. Et il reste des yaourts, tout va bien. Les acras étaient délicieux, voire excellents, le tout est que l'huile de friture bouillante ne sorte pas de la casserole inopinément.


-0.30;-29.84; 14 novembre - Brava-Fernando, J9; Les alizés fermement installés, pas trop fort juste ce qu'il faut. Le gennaker tire le bateau à 4,  5 ou 6 noeuds selon que le vent est à 6,  8,  ou 10 noeuds. Magnifique ciel étoilé, la Croix du Sud apparaît juste au-dessus de l'horizon au petit matin. On est finalement passé à ras (7 milles quand même) des rochers de St Pierre et St Paul à la tombée de la nuit, on a juste vu le phare (bien pâlichon) et la lueur de la base brésilienne, p'tète on aurait pu s'inviter.... Ce matin on a pris la première tartine du p'tit déj dans l'hémisphère Nord, et la dernière tartine du p'tit déj dans l'hémisphère sud. Pour ceux qui suivent, qu'est-ce qu'on va manger à midi ?

-2.52;-31,80; 15 novembre - Brava-Fernando, J10; Merci à Evelyne et à Marine via la connexion satellite qui nous ont permis de recevoir l'info première et des infos détaillées sur les attentats d'hier en France. Même si on se sent loin, ça nous impressionne, ça donne une teinte grise et morose à l'avenir de ce conflit. Sur la mer on a beaucoup avancé ces dernières 24 heures, on va même peut-être devoir freiner pour ne pas arriver à l'archipel de Fernando avant le lever du jour demain lundi. Il fait bon dehors mais ça mouille (vagues, embruns, ...), et il fait très chaud dedans ! On a fini la daurade ce midi.


-3,833;-32,404; 16 novembre - Brava-Fernando, J11;On est arrivés à 9h00 du matin après avoir glandé (trois ris et trinquette) une bonne partie de la nuit. Mouillage nickel tout près de la côte, il n'y a qu'un seul autre bateau à voile mais plein de promène-brésiliens. Depuis notre dernier passage, une jetée a été construite et derrière on peut débarquer facilement donc le stress du retournement d'annexe était injustifié. Matinée administrative, et maintenant (dès que Phil et Christine ont siesté) on va en profiter, de Fernando. On reste jusqu'au 20 et il faudra deux jours pour aller à Joao Pessoa.


-3,91;-32,51; 20/11/2015 Fernando-Jacaré, J1;Coucou nous revoilou pour la courte étape Fernando-Jacaré. 240 milles, on y sera dimanche midi. Fernando, c'était une escale de quatre jours pour (re)découvrir la trentaine de plages de l'ile qui s'auto proclament toutes la plus belle plage du monde.  C'est vrai qu'elles sont spectaculaires, sable blanc, vagues frémissantes, le pico derrière, l'eau turquoise, on en a bien profité. Jacaré, C'est une marina, près de Joao Pessoa,  où Orionde passera noël sans nous.
Bon anniversaire Evelyne

-5,97;-33,77;21/11/2015 Fernando-Jacaré, J2; on se traine (voilure réduite) dans une mer magnifique. Le jour ne se lèvera qu'à 5 heures demain dimanche matin et il ne faut pas arriver avant sur la bouée, on n'aime pas rentrer de nuit, et c'est mieux d'attendre la marée montante. Peu de vie dans l'eau (quasi plus de poissons volants) ni dans l'air (on s'était habitué aux nombreux oiseaux de Fernando (frégates, viuvinha, novinha, atabo, ...sans compter les nombreuses gaivotas différentes). Ca sent l'écurie d'étape pour Orionde.

-7.03;-34.85;22/11/2015, Jacaré au petit matin; On est amarré au ponton d'accueil de la marina, tout est calme reposé, entends-tu les vaguelettes tintinabuler...