Ile de Sao Nicolau
Beaucoup de vert (du vert pomme de la jeune pousse d'herbe au vert plus sombre des pins) au milieu de structures minérales volcaniques habituelles (colonnes basaltiques), avec le contraste classique du vert humide et des nuages au Nord, et du noir/ocre très sec au Sud. C'est une île de 400 km2 et 13000 habitants, île montagneuse, avec une réputation d'accueil chaleureux par ses habitants tout à fait véridique. Très peu de touristes. Mouillage un peu rouleur à Tarafal, mais pas de problème pour débarquer sur la plage. On y a fait des ballades à pied, en aluguer ou en voilier.
La traversée de l'île en aluguer prend environ 1 heure, elle est impressionnante de contrastes, et la vila da Ribeira Brava fait très ancienne petite ville coloniale. On se souviendra de la ballade à Fontainhas en plein cagnard et sans pic-nic (!), de la traversée du Monte Gordo (1312 m) avec Nadi par beau temps avec des paysages très diversifiés dont notamment des forêts bien abîmées par l'ouragan Fred, et de la journée sur Orionde avec Francelinho à Baixa da Rocha avec une pêche plus que satisfaisante.
Ile inhabitée, petite et désertique, fréquentée seulement par quelques pêcheurs ou quelques voileux comme nous. On s'y est arrêtée à peine 24 heures, une après-midi à réparer le point d'amure du genaker, et une nuit durant laquelle le vent a bien soufflé.
Ile de Santo Antao
La plus grande (presque 800km2, soit 1/10 ème de l'Isère), la plus haute des îles du Cap Vert (1979 m), pas la plus peuplée (45000 hab). On l'a visitée une fois avec le ferry depuis Sao Vicente, en allant dormir au bout du monde (Cruzinhas), et une autre fois avec Orionde en allant mouiller au sud ouest de l'île. C'est une île assez isolée (pas d'aéroport) mais bien fréquentée par des touristes trekkeurs ou pêcheurs, amateurs des paysages de montagnes aux pieds dans l'eau, avec des pentes abruptes arides ou verdoyantes selon l'orientation.
Les habitants sont assez fiers de leur île car elle en approvisionne d'autres avec sa pêche, ses cultures et son grogue, et même ils pourraient être suspectés de chauvinisme quand à l'endroit où ils vivent sur cette île. Les ballades à pied sont souvent longues, sur des anciens chemins pavés, avec des vues à vous couper le souffle toutes les 5 mn. En voiture (aluguer-taxi) c'est pas mal non plus, très impressionnant, les portugais sont assez forts pour les tracés utilisant au mieux les "à pics".
Très souvent on a l'impression d'être au bout du monde, et il y a plusieurs bouts du monde sur cette île (Tarafal, Montetrigo, Cruzinhas entre autres, à au moins deux ou trois heures en voiture de la ville principale). Et dans ces bouts du monde il y a toujours un ou deux hotels ou bed & b, tout à fait corrects, avis à ceux qui seraient tentés d'aller y passer une semaine de méditation.
Electricité, téléphone, internet quasi partout, tout cela depuis pas très longtemps quand même. La pauvreté ne se voit pas beaucoup, on trouve quasi de tout au supermarché (mercearia), par exemple de la margarine, et le riz vient de Thailande, les enfants sont bien habillés et ne mendient pas. Mais Simao le beau "parleur/conteur", professeur à l'école de Tarrafal, est quand même à la recherche d'aides financières ou matérielles pour ses élèves.
Ile de Sao Vicente
C'est l'île la plus dense en habitants, avec 80 000 hab sur 300 km2, soit un cinquième de la population du Cap Vert. 90 % de la population de Sao Vicente réside dans la ville de Mindelo, il s'agit d'une grande baie naturelle fréquentée depuis bien longtemps par de nombreux navigateurs. Aujourd'hui il y a une marina (la seule du Cap Vert), et la ville est assez étendue donnant des taches de couleur agréables au milieu de ses moyennes montagnes très minérales. Une de ses montagnes (Monta Cara) évoque le profil de George Washington.
Température très agréable du fait d'un vent constant, et on a même eu droit à une petite journée de pluie ! Parmi les ballades à pied qu'on y a faites, la plus impressionnante fut celle pour aller au phare de Sao Pedro, chemin très bien tracé avec des à pics vertigineux nécessitant une grande prudence quand on fait des photos....
Marché aux poissons, légumes et fruits très bien achalandé et assez animé, il y a aussi des supermarchés où l'on trouve quasi de tout, par exemple de la confiture de framboise venant du Portugal (et pas si mauvaise même pour des connaisseurs éclairés !).
Très belle plage (laginha) au nord de la ville, avec couleur turquoise de l'eau pouvant rivaliser avec celle de bien d'autres mouillages. L'usine de désalinisation approvisionne la ville de Mindelo, ailleurs dans l'île il y a quelques vallées-oasis avec des puits permettant un peu de culture. Contact avec la population toujours chaleureux, il y a un grand méli-melo de couleurs de peau, du métis clair au métis foncé, qui ne se confond pas avec le sénégalais.
Un musée sur Césaria Evora, musée inauguré très récemment en 2015, vaut le coup d'oeil et d'oreille. On profite bien du confort de la marina avec les douches, l'électricité, les voisins de ponton et le bar, car après cela ne sera plus que du mouillage jusqu'au Brésil.