Samoa ---> Wallis ---> Futuna, fin de la Polynésie

Il n'y a pas que la Polynésie "française", il y a aussi les Cook, les Samoas, les Tongas, Nieue, Wallis et Futuna. Tout ça c'est de la Polynésie. Au nord c'est la Micronésie (surtout les vieilles base navales américaines ou assimilées) on n'y va pas , à l'ouest c'est la Mélanésie (Fidji, Vanuatu, ...) on y sera bientôt.

Les Samoas de l'Ouest, du 11 au 17 Mai

 


On a failli ne pas s'y arrêter .... C'est finalement la météo (alizés un peu forts) qui nous y a incité. Et on a eu bien raison.
Petit peuple indépendant de 200 000 personnes environ répartis sur deux îles, avec son voisin les Samoas américaines.
Nous étions basés à la marina de Apia, la ville principale des Samoas, la marina est petite, pratique et bien tranquille à cette saison, et nous avons retrouvé quelques plaisirs citadins comme manger au restaurant, fouiner dans quelques supermarchés, utiliser les services de la laverie de quartier, avoir de l'internet en permanence grâce à la carte sim locale, se balader au marché aux poissons ou au marché aux légumes, marchés qui se tiennent tous les jours, aller porter ses poubelles à pied, etc .... De façon tout à fait improbable nous avons eu droit à "West Side Story" et "I started a joke" comme musique d'ambiance lors de pause-déjeuners, on aurait pu être en train d'écouter radio Nostalgie !

La nature est belle, il y a beaucoup de pêcheurs, et plutôt moins de fleurs qu'en Polynésie. Un spot de snorkeling tout prés de la marina (5 mn à pied) nous a permis de voir une grande variété de coraux, de formes très diverses et très riches en couleurs. A un autre endroit nous avons pu contempler sous l'eau des familles entières de bénitiers géants, impressionnants car la taille des adultes est d'au moins 1 bon mètre d'envergure, mais ils sont plutôt moins colorés que les bénitiers habituels. Et puis nous avons eu la chance de connaître Telsie et sa famille (sa femme et ses 6 enfants), Telsie a beaucoup travaillé comme pêcheur au gros sur les côtes américaines, puis il est revenu s'installersur son île natale de Upolu et il travaille actuellement comme guide-taxi pour les touristes, notamment les yachties de passage. Il est aussi très bon cuisinier et nous avons été chaleureusement accueilli chez lui par toute sa famille. Il rêve de redevenir pêcheur sur son île, maintenant qu'il a fini de construire sa maison il a acheté un bateau (d'occasion) pour aller à la pêche, et économise pour s'acheter le moteur. Nous lui avons prêté un peu d'argent pour lui permettre de réaliser son rêve avant la tenue des prochains jeux du Pacifique Sud en 2019.

Parmi les particularités des Samoas, en voici quelques-unes :
- la danse des garçons ressemble bien au haka mais celle des filles se rapproche des danses indiennes (à ce qu'on peut imaginer de celles-ci),
- il n'y a pas de passage piéton, les automobilistes sont rois,
- ils sont majoritairement catholiques mais on ne met pas de chapeau quand on va à l'église,
- les tombes sont situées dans le jardin de chaque maison,
- le métier de tatoueur se transmet de père en fils,
- il y a un temple Bai'hai, un parmi les 8 seuls au monde de cette communauté religieuse qui se veut très oecuménique,
- ce sont souvent les hommes qui préparent le four traditionnel (umu) et les plats.


Wallis ... 20-30 Mai 


Un bout de terre française, qui n'intéresse pas grand monde maintenant que personne ne fait plus collection de timbres, si ce n'est les profs, les toubibs, les flics et autres expat qui viennent essentiellement pour tripler leur salaire quelques années. Leur leitmotiv est souvent le même "Y a rien à faire à Wallis".
8000 wallisiens, 500 papalangis (c'est nous), 47 églises, 20000 porcs au bas mot, 500 4*4 rutilants se partagent l'ile et les subsides de la métropole.
Les missionnaires ont fait des dégâts et on ne se trémousse pas à Wallis, on ne bouge que les pieds et les mains au rythme d'une musique bien souvent bigote.
On n'aura pas vu beaucoup de "coutume", il paraît que ce n'est pas la saison et que c'est surtout de Juillet à Décembre qu'ils se retrouvent à boire le Kava et se distribuer les cochons grillés selon sa place dans la hiérarchie coutumière.

Quelques jolis coins, sans plus. Le trou de la tortue et ses jolis coraux mais peu de poissons, l'église de Kanae qu'on dirait sortie d'un film de Walt Disney, le lac Lalolalo infesté de moustiques et pollué par ce que les américains y ont coulé en 1944, les ruines du Fort Tongien du nom des envahisseurs du XIIIe siècle. Cela ne vaut pas le voyage mais quand on y est, pourquoi pas.





Ceci dit le lagon est vraiment très beau et bleu et parsemé de magnifiques ilots et c'est encore plus joli quand on le parcourt avec Jacques le pilote qui te balade dans son ULM. Et les paysages sous-marins sont magnifiques dans les passes que Pascal le moniteur de plongée te fait visiter en bouteille. Et Philippe et Isabelle ont rendu le séjour bien sympathique.





Les mouillages :
•    Devant Mata Utu au nord du Wharf (13 17.23 S / 176 10.19 W) pour faire les papiers, mouillage bien agité quand l'alizé souffle. C'est un peu mieux au sud du wharf mais on s'est fait jeter, il y a un câble sous-marin depuis deux ans.
•    Dans la baie de Gahi (13 20.15 S / 176 11.15 W), vers le sud, beaucoup plus abrité et on profite le soir de l'entrainement des pirogues. Un peu loin de tout mais le stop fonctionne très bien.
•    Au motu Faioa (13 22.35 S / 176 10.48 W), en passant sur des hauts-fonds à marée haute, dans un trou d'eau près de la plage avec joli snorkeling sur le tombant.
•    Au motu Nukuifala (13 17.38 S / 176 07.95 W), sur une bouée bien propre sur elle. On va en dinghy plonger dans le trou de la tortue à 1/2 mille au nord. Mais pas beaucoup de poissons, ils ont beaucoup pêché à la dynamite.
•    Au motu Saint-Christophe (13 21.70 S / 176 13.53 W), joli promontoire et jolie balade sur l'ile des Lépreux accessible à pied à marée basse.


... et Futuna du 2 au 6 Juin



 
 


Futuna est à 120 milles et quelques grains au Sud Ouest de Wallis. Ces deux iles n'ont rien à voire entre elles si ce n'est leur adoption du protectorat français il y a 160 ans et si ce n'est l'emprise des prêtres catholiques. Il semble même ici que pour éviter qu'ils n'aillent voir les hérétiques à Tahiti, ces curés ont réussi à inculquer aux Futuniens la peur de la mer, ils ne s'éloignent jamais de la vue de leur ile !

Mais les curés puis la république ont gardé la coutume. A Futuna, il y a le royaume de Sigave et le Royaume d'Alo (on dirait le seigneur des anneaux, hein) avec deux vrais rois, élus, qui ont des ministres et des chefs de village, qui ont leur trône à l'église et qui font bon ménage avec l'administration française, une fois n'est pas coutume (ha ah).

Si Wallis a un beau lagon protecteur plein de bleu turquoises et de motus enchanteurs, Futuna est une ile haute patatoïde battue par la houle de tous les côtés. Mouillage de type Marquisien dans une minuscule échancrure pour trois ou quatre bateaux max. On roule beaucoup mais on est à l'abri du vent d'est qui est, chance, le plus courant.

Bon on aura fait quelques-unes de nos activités habituelles : la messe bien sûr (moins glamour qu'en Polynésie), le pique-nique en barque sur Alofi (ile déserte à une encablure de Futuna), le stop pour arpenter l'ile (la route fait une vingtaine de kilomètres), les montées sous le cagnard aux belvédères.

Jacques le douanier, Christian de l'agripeche, Niva la futunienne mariée à un breton nous auront montré et raconté un peu leur lieu de vie ou de résidence provisoire.

On aura hésité à rester jusqu'à Vendredi prochain, il y a la fête de Saint Machin chose et on y fait la coutume. Finalement on ne reste pas, mais on nous a raconté, alors on raconte. Et on aura compris que les photos ne sont pas de nous !

Chaque famille fait cuire un cochon (enfin juste griller en dehors) qui sont exposés pattes en l'air devant l'église ou la chapelle du Saint en question (voir la photo... qui n'est pas de nous). Après la messe, la cérémonie du kava avec une hiérarchie incontournable :  le roi et les chefs de village au milieu, les chefs de service (souvent metro) et le délégué (sous-préfet sans en être un) autour et le peuple (et nous si on y était) à trente mètres. Le bol de Kava circule et fait plusieurs fois le tour. Ensuite les cochons sont distribués, le plus gros pour le roi, puis les ministres puis les notables récoltent le cochon qui correspond à leur rang. Les autres, que dalle. En fait si parce que les notables se doivent de redistribuer des bouts de cochons à leurs administrés ou à leurs employés. Et ensuite chacun rentre manger chez soi. Pas folichon, hein ! Et politiquement pas si correct que ça.


Mais la coutume à de bons côtés (pas de délinquance, les gendarmes ne servent à rien, pas de problème de voisinage, c'est réglé par le chef de village) et des mauvais côtés (pas question de faire un pet de travers sans que cela se sache... on comprend que les jeunes fuient pour la plupart en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie ou en Métropole. Pas question qu'un femme se mêle de politique locale, faut que ça change dit Niva).
 


Il reste qu'avoir le plus gros cochon (300 kg et plus) et le plus gros 4*4 (turbo diesel, hdi, ... pour 20 km de routes) sont les deux aspirations fondamentales du Futunien.


Et nous on se marre sous la pluie d'Alofi