Le périple Antarctique en photos

Antarctique, antarctique, enfin une toute petite partie de la minuscule péninsule antarctique qui proémine vers le nord du continent antarctique.

24 iles grecques à  Melchior
La première terre qu'on a vu en Antarctique, ce sont les ilots "Sigma", on a pris la passe entre "Lambda" et "Eta" pour aller mouiller dans une toute petite crique de "Omega". Au retour on passera près de la base désaffectée de "Gamma".
"Pi", "Omicron", "Rho" et une quinzaine d'autres ilots finissent la constellation alphabétique de l'Archipel Melchior, du nom de l'amiral bien connu.



1. Fait pas très bô en arrivant
2. Mais ça s'arrête pour nous laisser voir le premier iceberg
3. Notre premier mouillage dans le blanc
4. Premier phoque, "de Weddell" ou "Crabier" ?

 

15000 pingouins à Cuverville    
Cuverville, c'est l'arrêt obligatoire pour les pingouins. Il y en a quasi partout dès qu'un rocher pointe au dessus de la glace, mais ici, les manchots sont rois, c'est la plus grande colonie de la Péninsule. Il y a les manchots papous et les manchots pas papous. Sur la péninsule, les pas papous sont les manchots à Jugulaire et les manchots Adélie mais on en a vu peu de ceux là. Les manchots Royaux et les manchots Macaronis, eux, nichent aux Falklands et surtout en Géorgie. Les manchots Empereurs ne quittent pas le milieu du continent. Donc on voit essentiellement des papous, des oeufs, des petits qui deviendront grands en trois semaines (voir Trinity plus loin). Ca pue, ça caquète (ou cancane), ça donne la becquée aux petits, ça donne du bec aux Skuas qui essayent de chiper un oisillon, on peut les regarder pendant des heures.





9 chiliens à la base Gonzales Videla
Nous sommes passé à la base chilienne Gonzales Videla pour quémander quelques litres de fuel, histoire de ne pas être rationné pour le chauffage. On pensait poser nos bidons,  repartir à distance et revenir les chercher. Mais non, ils nous ont dit de venir, on a eu nos quatre bidons. On a visité le musée masqués, mais Code Rouge (un aure voilier), lui, s'y est arrêté pour une nuit bien arrosée dix jours après nous. On ne sait pas bien à quoi s'occupent les 9 militaires qui occupent la base en bien mauvais état.

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2 huttes à Dorian Bay
Dorian Bay, un des excellents mouillages pour les petits bateaux, la passe est étroite mais à l'intérieur de la baie, on est comme dans un cocon. Il y a deux huttes sur le promontoire, une anglaise qui servait d'abri quand le glacier plutôt plat derrière servait de terrain d'atterrissage pour les avions qui ravitaillaient les bases loin au sud. Elle se visite, on y trouve des vieilles boites de conserves, des vieilles raquettes et plein d'autres vieilleries. On respecte les lieux et on signe le livre de visite. L'autre hutte est argentine, enfin plutôt cabanon que hutte, pas grand chose à voir.

 



 

200 icebergs dans la Salpêtrière à Port Charcot
Cela s'appelle Port Charcot parce que Jean-baptiste y a hiverné en 1905. cela s'appelle la Salpétrière parce que c'est là que sévissait son  médecin de père. Il y a énormément d'icebergs ici parce que les courants les amènent dans ce cul de sac. On zigzague entre, on s'extasie, on met l'annexe à l'eau pour avoir Orionde et Iceberg sur la même photo, on essaye de ne pas penser que les icebergs se retournent sans prévenir, on s'arrête pour un festin de pâtes au saumon dans le cockpit au milieu de ces mastodontes de toutes formes et de toutes tailles.





2 fois à Pléneau
Pléneau, c'est "le" mouillage cool de cette partie du monde. On se glisse entre des petites iles, les gros glaçons sont arrêtés par des hauts-fonds, on est dans un petit chenal de 20 mètres de large avec des grosses pierres de chaque côté pour nos élingues et nos boutes. On dort tranquilles. Plein d'activités, des balades sur les iles avoisinantes suffisamment rondes pour qu'il n'y ait pas de crevasses, des colonies de manchots un peu partout, des restes de banquise au fond des anses sur lesquelles on peut jouer au phoque, ...

On y est passé à la descente et on y est repassé à la montée, on pourrait y rester des jours et des jours... et pourquoi pas un hiver mais c'est une autre histoire.





131 litres  à Vernadsky
Vernadsky, célèbre cristallographe ukrainien... la base était anglaise et s'appelait Faraday au siècle dernier, les anglais ont donné les clés aux ukrainiens qui ont changé le nom et continuent les recherches scientifiques sur l'ozone et la biologie marine. Ils sont neuf (ils étaient dix mais le cuistot s'est suicidé pendant l'hiver, cela n'a pas du être simple). Igor est le médecin et le seul anglophone de la bande. Youri est le chef de la base et le maitre de l'alambic (ils font leur vodka, c'est le 1 litre du titre). Alex est le mécano (il nous donnera 130 litres de gasoil, à nous le chauffage 24/24) , Evgueny est l'informaticien de la bande. Ils viendront prendre l'apéro à bord et on a gâché un peu de pastis, les slaves n'aiment pas ça (on se souvient qu'on avait déjà essayé en 1985 quand avec Shieldaig, on avait croisé un bateau de pêche en pleine mer et qu'on avait passé deux heures ensemble à boire, à prendre une douche, à gaver Marine et Sarah de vitamines, à refaire notre stock de frais). On finira au vin rouge, sud-africain puis néo-zélandais puis chilien !

Vernadsky, dans les iles Argentines, c'est un excellent mouillage, par toujours simple parce que la banquise reste tard au fond des baies, parce que des growlers rentrent, parce qu'il faut crapahuter haut pour mettre les boutes, parce que le vent arrive de tous les côtés, mais on ne risque pas grand chose.

On reconnaitra ci-dessous, pas dans l'ordre : 

Daniel qui n'est pas dans une hivernale au Cervin mais en train d'aller attacher un boute au sommet de la falaise de glace.

Yves qui a absolument voulu essayer les combinaisons de survie et faire le pitre sur un bloc de glace (on ne mettra pas en ligne la vidéo où il essyae ridiculement de monter dessus).

Igor et ses invités au bar de la base. On y boit de la vodka locale, on y admire les photos des bateaux de charter (Liledelle, Vaihere entre autres) qui viennent régulièrement faire la fête ici.

Le mont Demarria que les gars de la base ont escaladé le lendemain de notre passage.

Orionde entouré de blanc.

La réserve de fuel de Vernadsky.



65,23 Sud à Somerville
ce sera notre point le plus au sud. Partis de Vernadsky pour les iles lippman, on déclare forfait au bout de 15 milles, trop de glace, trop de houle, le mouillage sera médiocre, on remonte à Pléneau (voir ci-dessus). On fait le tour d'immenses tabulaires qui font bien sur les photos. La mer est très hachée et pleine de glaçons, ambiance un peu tendue à bord, on voit qu'on n'est pas mûrs pour la Baie Marguerite à 200 milles au sud.








3 canaux grandioses
En vert sur la carte du début, le canal Neumayer, le canal Lemaire, le canal Peltier, pas très larges, souvent encombrés de glace, cernés par des fières montagnes. Des navigations finalement souvent à la voile, on est tous les quatre dehors, pris par la beauté du paysage et le stress du passage. passera, passera pas ? A cause de la rotondité de la terre, une banquise ou un champ de glace de un mètre de haut ne se voit qu'à trois milles au loin. Donc on ne sait jamais ce qui va nous arriver à la fin du passage. Nous n'avons jamais eu de mauvaise surprise, mais Igor sur Kotick n'aura pas réussi à sortir de la Baie Marguerite par le petit chenal du Gullet et devra rebrousser chemin pour repasser à l'extérieur dans des conditions très très moyennes.. ce qui nous confortera qu'on n'était pas mûr pour cette fameuse Baie Marguerite nommée ainsi par Charcot du nom de sa femme et peut-être aussi en l'honneur de la grand-mère de Yves, sait-on jamais !




18000 touristes à Port Lockroy en 2020, 12 en 2021
Notre plus grande chance aura été d'éviter le tourisme de masse qui sévit depuis quelques années dans le coin. Partout dans le monde on construit des "petits" paquebots qui vont emmener 200-300 personnes vers des destinations exotiques comme l'Antarctique. C'est un business qui prend de l'ampleur. Ajoutez une douzaine de voiliers qui font du charter en faisant deux ou trois virées par an avec une demi-douzaine de personnes à bord. Alors la petite douzaine annuelle de plaisanciers comme nous ne trouve pas vraiment la solitude dans les mouillages (pas si nombreux) du nord de la péninsule ni dans les spots de rêve comme le Canal Lemaire ou l'ile de Cuverville.

Rendons grâce au covid qui a laissé au port tous ces professionnels. Bien sûr on est triste pour leur santé financière mais qu'est-ce qu'on est contents pour nous. 

Port Lockroy, une ancienne base transformée en tourist office. Certains attendent deux jours le droit de se balader à terre et de visiter le joli musée.




4 haltes dans le Gerlache vers le nord
Paradise Bay (Almirante Brown)

Une belle journée à jouer le long des glaciers de la baie Paradis, la bien nommée. On peut les approcher de très très près.




Enterprise

 Le Guvernoren a coulé là il y a 116 ans pour notre plus grande sécurité. On s'amarre sur le bout qui émerge, merci Daniel pour le crapahutage, deux boutes à terre pour se maintenir à petite distance et c'est nickel. On est venu deux fois, la première il faisait bô et chô, on a même mangé dehors pour la première fois en Antarctique. La deuxième fois,  de retour de Trinity, c'était moins chouette, on a même mis une septième amarre pour que Yves dorme bien. Christine et François sortent les puzzles, on passe le temps en écoutant le vent siffler. On essaye le drone mais il y a de la buée sur l'objectif, les photos sont ratées. C'est l'avarie la plus grave qu'on aura eue de tout le voyage !!



Portal Point

 A quelques encablures de Enterprise, un joli mouillage avec une passe presque polynésienne, pour un mouillage tranquille et une visite à l'un des rares manchots à jugulaire qu'on ait vu.

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Trinity Island (Port Mikkelsen)

Un grand cimetière de baleines, une colonie de manchots papous avec des petits grands comme les grands. mais on n'aura pas réussi à passer de l'autre côté de la moraine.. On est mouillé en plein vent et en pleines vagues, on s'en ira avant le coup de vent. Et on reveindra vers Enterprise avec 35 bons noeuds de vent.





1 dernière journée magique à Two Hummocks
Ce sera la cerise sur le gâteau. Après être revenus à Enterprise un peu penauds d'abandonner Deception et les Shetlands, on se pousse aux fesses pour quitter notre nid douillet derrière l'épave malgré le temps gris et une météo peu engageante. Mais on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise ! Journée magnifique, des baleines à quelques mètres du bateau, des icebergs en veux-tu en voilà, un glacier gigantesque sous des sommets ensoleillés, un mouillage un peu secret au fond de la baie Sud Ouest de l'ile Two Hummocks. On met deux boutes sur l'ilot sous la supervision de phoques peu farouches. On ira au bout du promontoire voir les otaries qui sont bien étonnées de nous voir là. On écoute les bruyantes voire tonitruantes chutes de sérac qui jettent des glaçons dans l'eau qui viendront nous frotter cette nuit mais rien de dangeraux tant qu'on ne va pas s'y aventurer en dinghy !