Cinq semaines à Raivavae

Dont deux avec des invités (Olga puis Victor)
1000 habitants, 10 km de long, 4 de large, un très beau lagon environnant, de nombreux motus bordant ce lagon, et un petit sommet de 450 m d'altitude ne se laissant pas approcher si facilement. Une météo des plus variables, il fait encore frais dés qu'il n'y a plus de soleil ou qu'il y a du vent..... et les périodes d'accalmie ensoleillée sont brèves. 


On aurait pu tourner un peu en rond, dans les temps libres laissés par les bricolages "en train" du bateau, eh bien non. Et ce grâce à  deux choses essentiellement. Tout d'abord la gentillesse et le sens de l'accueil des habitants, bien sûr, malgré l'appellation "australes" de cet archipel, nous sommes bien en Polynésie, ça c'est sûr. Et en deuxième point, très vite nous avons pu disposer de deux vélos, prêtés par Teamo le gendarme et sa femme Hina. Quel plaisir, pour ne pas dire quel luxe (!) de ne pas hésiter à parcourir 4 à 5 km (10 mn à vélo, ce serait une heure à pied), 8 à 10 km pour une traversière, ou les 25 km du tour de l'île (5 à 6 heures à pied). On s'est même permis de prêter ces vélos à des amis de voilier ..... Et bien que les vols soient denrée rare ici, ces vélos ont toujours dormi sûrement, bien à l'abri dans le jardin de Serge.
Les top 5/6 de nos nombreuses balades dans l'île et ses motus :
- Balade à la presqu'île de Vaianaua avec Olga qui offre une très belle vue à la fois sur Rairua et sur la passe et la baie de Mahanatoa. 



- Balade en kayak puis dinghy avec Khamsin au motu Tui-tui, et bon snorkeling sur quelques patates avant d'y arriver. 



- Balade avec un thème "historique" en compagnie de Clarisse qui nous fait découvrir les nombreux marae de Raivavae.
- Balade au mont Hiro, réussie la deuxième fois avec Victor, vue magnifique de là-haut ! 


- Balade au motu Oponui où Vic me coupe les cheveux, et où on ramasse des bénitiers, et quelques cocos. 


- Tour à pied du motu Vaiamanu (ou motu piscine) à deux reprises, un peu long mais des paysages marins très changeants, du calme "piscine" à la grosse houle déferlant sur le platier au vent. Bon snorkeling à la pointe sud-ouest de ce motu.

Quelques figures de Raivavae
Natana de la pension Moana, qui fait à manger tous les midis pour le stagiaire gendarme mobile qui vient passer trois mois sur cette petite île. C'est le meilleur rapport qualité/prix pour la restauration. Et comme toujours en Polynésie un accueil charmant, un petit cadeau par ci par là (citrons, confiture de papaye par exemple), et le site est très beau avec sa plage de sable fin face à la passe de l'entrée dans le lagon ainsi qu'un petit jardin très bien fleuri.


Clarisse de la pension Vaimano, qui a passé 20 ans à élever ses enfants sur un voilier avec son mari frani, et qui est revenue sur son île depuis plusieurs années, s'occuper d'une pension qui porte le nom d'une de ses filles. C'est aussi la reine du tifaifai (dessus de lit en patchwork), et elle adore montrer les marae de son île et les histoires qui s'y rapportent. Elle raconte à merveille les histoires comme celle du rocher de l'homme et du rocher de la femme, celle de la bataille contre les guerriers de Anaa, ou celle de la princesse de Raivavae mariée à un de Rarotonga aux îles Cook. 


Henri que l'on avait juste entr'aperçu au magasin de Tegi,  et qui nous approvisionne très largement en fruits et légumes, il a probablement la plus belle maison de l'île (comme il dit il a appris la maçonnerie avant de la construire) et le plus grand potager de l'île.
Sylvia et André, rencontrés au pied du sentier qui conduit au mont Hiro. Ils nous ont accompagnés jusqu'à trouver le bon sentier, ils nous ont fait goutter la châtaigne de Polynésie, ils nous ont montré les poupou de leurs motus, minuscules coquillages colorés (jaunes ou orangés, ronds ou pointus) qui font la spécificité de l'artisanat bijouterie de Raivavae. Nous avons vu chez eux une grosse truie la veille de sa mise bas, et qui faisait son "nid" pour accoucher avec des branchages de feuilles vertes, assez impressionnant cet instinct inné de protection/prévention que personne ne lui a appris. Vus les petits cochons à l'âge de trois jours, trop mignons ceux là.... Et Sylvia est une rare polynésienne revendiquant le fait de se refuser à manger du poulet magasin. 


Dahlia, "demie" d'un père breton, originaire de Hao dans les Tuamotus, venue pêcher son tané à Raivavae, et elle y est restée. Elle parle très bien le français, c'est une excellente traductrice, et elle est très intéressante à écouter, elle ferait une parfaite hôtesse d'office du tourisme, si elle n'était pas encore trop souvent considérée comme une étrangère dans cette île de Raivavae. Entre autres c'est grâce à elle qu'on a compris la façon de compter des protestants polynésiens, et les noms de mariage.
Bruno et sa fille Heirava, ainsi que sa belle-soeur Vaïté,  il y a pas plus gentils et serviables qu'eux, entre le magasin, les lessives, la brioche, le cadeau de remu, et la conduite à l'aéroport, et la Heirava à 8 ans fait d'ores et déjà une excellente caissière.
Sans oublier Teamo. Originaire de Fa'aa, il est le cinquième d'une fratrie de 11 enfants. Avec Hina ils ont eu 4 enfants, on n'a vu que les deux derniers, Rava Here et Reihau, superbes tous les deux. On a souvent pris le café chez eux, avec ou sans fondant au chocolat, toujours de façon bien amicale. Ils sont venus manger à bord d'Orionde, c'était très sympa. 





Dimanches de Mai à Raivavae
 



Mai, mois de Marie (c'est quoi les autres mois ou les autres filles qu'on célèbre dans la religion chrétienne ?), c'est le mois de la collecte de fonds pour les paroisses protestantes, et leurs groupes d'entr'aide auprès des enfants et des femmes. Il faudra tenir toute l'année avec l'argent récolté durant ce mois. La collecte de fonds a lieu durant trois ou quatre dimanche, pendant une cérémonie qui n'a rien à voir avec une messe mais où il y a des textes et des chants religieux quand même. Et la collecte ne s'arrête que quand le montant attendu est atteint, chaque paroissien ayant connaissance des montants collectés par paroisse. C'est bien la transparence !
Premier dimanche : on est arrivés trop tard au mouillage pour pouvoir participer à la "fête" à Anatonu.
Deuxième dimanche, la fête est à Mahanatoa, on s'habille comme il faut (robe, pantalon, chapeau), et on va profiter du spectacle des habitants tous en très belle tenue (avec tenues différentes pour chaque paroisse, cf photo) et de la qualité de leurs chants, tout en observant les nombreux appels à contribution financière, échelonnés selon leur objectif (enfants, femmes, paroisses) et selon les villages/paroisses. Après la cérémonie, tous les participants sont conviés à un copieux repas préparé pour 200 à 300 personne depuis la veille. En moins de 5 mn, la moitié des victuailles étalées sur les tables sont englouties dans l'estomac de chacun, et l'autre moitié disparait dans des sacs plastiques qui sont ramenés dans chaque foyer. Etonnant en efficacité et en rapidité !
Troisième dimanche, la fête est à Vaiuru, dans la salle paroissiale et non pas dans l'église cette fois. Cela permettra beaucoup de liberté en terme de musique (chants accompagnés de ukulélé et de tambours), de posture durant les chants, et de blagues (elles furent très nombreuses, et certaines heureusement nous étaient traduites par Dalia). Ils 'amusaient tellement qu'ils ont fait durer le plaisir, la cérémonie aura duré trois bonnes heures. Et le tavana (maire) de Raivavae était particulièrement en forme ! Repas à l'identique juste après la cérémonie.

Quelques mouillages à Raivavae
Motu piscine, 23°52,6248S 147°37,3563W, le plus beau motu de toute la Polynésie, on y a mouillé trois fois, on en a fait le tour à pied deux fois, on y a snorkelé (pointe SW pas mal du tout), on y a ramassé des cocos, et des bénitiers aussi. Très belles photos, notamment celles de Olga. 


Motu NuiPaparahi, 23°52,039S 147°41,238W , beaucoup de zigzag entre les patates surtout à l'arrivée, balade à terre sur le petit motu d'à côté, très jolies vues, et un peu de snorkeling sur les patates entre le bateau et l'île
Rocher de la femme, 23°51,550S 147°37,023W, le mouillage est très joli et bien calme par vent de NE, on ne peut guère y accoster, et de toutes façons pas de balade possible (c'est petit ou il faudrait l'escalader). Mais la vue sur Raivavae est très belle.
Motu Tui-Tui, on y va en dinghy ou en kayak depuis le mouillage principal de Rairua Nord, snorkeling pas si mal sur les patates devant, le motu est petit mais agréable, quelques cocotiers, petite plage de sable fin, et on peut admirer de prés les vagues se brisant sur le récif.
Motu Haamu (pointe SE), 23°50,471S 147°35,401W, il faut éviter beaucoup de patates pour y arriver, balade à terre, il y a une maison pour les proprio quand ils viennent y dormir. Difficile de pénétrer à l'intérieur car trop de végétations et trop de toiles d'araignée, dommage car il doit bien y avoir quelques crabes de cocotier..... Sur la plage énormément de coquilles d'oursin, alors qu'on en voit peu quand on est dans l'eau. 



Les motus appartiennent à des habitants de Raivavae, ils sont souvent en indivision, et c'est là qu'on y trouve les poupou, touts petits coquillages spécifiques de Raivavae et avec lesquels on fait les colliers vendus au centre artisanal. Donc les motus, que ce soit pour les cocos, pour les pupus ou pour les crabes de cocotier c'est chasse gardée !